Antoine Bernheim perturbe l'AG de Generali
Lors de l'assemblée générale de l'assureur italien, il a été rendu public que l'ex-président de Generali avait porté plainte contre la compagnie. Finalement, la procédure a été abandonnée, a-t-on appris par la suite. Un imbroglio qui n'a pas réussi à masquer des résultats 2011 très décevants.
DOMINIQUE MURET, À MILAN
Mis à jour
30 avril 2012

Surprise générale lors de l'assemblée générale de Generali, organisée le 28 avril à Trieste, en Italie. Interrogé sur le contentieux économique auprès du tribunal civil de Trieste qui oppose la compagnie à Antoine Bernheim, le président de l'assureur italien, Gabriele Galateri, a répondu qu’il s’agissait « d’une action qui n’avait pas de sens ». L’ex-président, qui a été remercié il y a deux ans et touche une rente viagère de 1,59 M€ par an, a porté plainte, a-t-on appris à cette occasion, car il réclame une rétribution pour son poste de « président honoraire » et des indemnités de départ pour ne pas avoir été confirmé à la présidence du groupe.
Plainte retirée
Le Français n’a visiblement pas supporté que son successeur, Cesare Geronzi, également remercié tout juste un an après son arrivée, ait perçu une indemnité de 16 M€. Nouveau coup de théâtre à l'AG : Antoine Bernheim a fait savoir, par l’entremise de son gendre Domenico Napoleone Orsini, qu’il abandonnait sa plainte, tout en demandant à Generali de lui renouveler son contrat de location pour sa maison à Venise.
Mauvaise année
Outre cette « affaire », l'AG a été l’occasion pour la compagnie de faire le point sur ses stratégies actuelle et future. Le n°1 de l'assurance en Italie et n°3 en Europe a entériné une année 2011 catastrophique, non sans susciter quelques protestations. De nombreux actionnaires n’ont pas apprécié de voir leur dividende réduit de moitié à 0,20€, contre 0,45€ en 2010. En 2011, Generali a divisé son bénéfice par deux à 856 M€ en raison de dépréciations sur les titres grecs et sur sa participation dans Telco, la holding contrôlant Telecom Italia.
Management attaqué
Au sujet justement des investissements réalisés, le patron du fabricant de lunettes Luxottica, Leonardo Del Vecchio, actionnaire à 3% de Generali, a violemment attaqué le management dans un entretien au quotidien Corriere della Sera, l’accusant de faire trop de finance en utilisant « l’argent des épargnants » et peu d’assurance. Il a carrément invité le CEO de Generali, Giovanni Perissinotto, à démissionner, en lui rappelant comment le titre « avait perdu les deux tiers de sa valeur en cinq ans et 34% en un an ».
Optimisme affiché
« Nous sommes des assureurs et donc des investisseurs, non des financiers », lui a rétorqué ce dernier. Giovanni Perissinotto s’est, par ailleurs, montré optimiste pour 2012 en annonçant un bénéfice en forte hausse, situé entre 1,5 et 1,8 Md€. En se projetant vers l’avenir, le groupe prévoit surtout de croître sur les marchés émergents, comme la Chine, l'Inde, le Vietnam et le Brésil. D’ici à dix ans, il espère doubler sa présence en dehors de ses trois pays phare (Italie, France et Allemagne), qui représentent encore près de 70% du total de ses primes.
Dominique Muret, à Milan
SUR LE MÊME SUJET
Base des organismes d'assurance
AbonnésRetrouvez les informations complètes, les risques couverts et les dirigeants de plus de 850 organismes d’assurance
Je consulte la baseAntoine Bernheim perturbe l'AG de Generali
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir