Gestion d'actifs : les « zinzins » à l’affût de rendement et de transparence
Face à la crise, plus de la moitié des investisseurs institutionnels, dont des assureurs, se dirigent vers la détention de titres en direct au détriment des mandants de gestion déléguée, d'après une étude réalisée par Morningstar à l'occasion du Forum GI.
VITTORIA DE BAGNOLO

On s’en doutait : la crise des dettes souveraines et la chute des marchés financiers poussent les investisseurs institutionnels, les fameux « zinzins », à revoir leur politique de gestion d’actifs. 41% d’entre eux prévoient de diminuer le profil de risque de leur portefeuille dans les années à venir, selon les premiers résultats présentés le 28 février de l’étude « les institutionnels face à la crise » réalisée par le fournisseur de produits et de services pour les investisseurs Morningstar. Seuls 12% de la centaine d’établissements interrogés (dont 27% de compagnies d’assurance et 20% de mutuelles) comptent augmenter la part d’actifs risqués.
Durées de vie plus courtes
Signe de cette frilosité : les actifs privilégiés seront ceux qui procurent le plus de sécurité, comme les obligations privées dotées d’une bonne signature, les emprunts d’Etat des pays émergents et l’immobilier. Les institutionnels sont désormais dans une logique de rendement annuel au détriment d’une gestion active qui dégagerait des plus-values à long terme. « En effet, la majorité des institutionnels, soumis à la directive Solvabilité 2 demain, indique qu’une gestion plus simple vers des titres plus sûrs ayant des durées de vie plus courtes sera privilégiée, notamment pour des raisons de consommation de fonds propres », avance Morningstar.
Une plus grande exigence de services
L’étude met en évidence une défiance vis-à-vis de la gestion déléguée, notamment sur des actifs obligataires. Plus de 50% des répondants préfèrent acheter les obligations en direct qu’ils comptent conserver jusqu’au terme. Tout comme les particuliers, les établissements exigent désormais de leur société de gestion un accompagnement, des services de support de type « contrôle des risques » ainsi que des reportings sur mesure et un effort accru de transparence. « Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, près de 100% des gérants communiquent à leurs clients le contenu des portefeuilles ligne à ligne alors que ce pourcentage atteint 90% en France», souligne Pierre-Emmanuel Besnard, directeur du développement de Morningstar France. Des efforts ont déjà été réalisés en ce domaine puisque ce pourcentage n’était que de 70% il y a quatre ans.
La contrainte Solvabilité 2
L’intégralité de l’étude de Morningstar sera présentée lors du Forum GI. Près de 1 500 investisseurs institutionnels, banquiers privés, multigérants, family offices et représentants d’entreprises sont attendus à ce rendez-vous annuel des professionnel de l’investissement, organisé cette année les 13 et 14 mars au Centre des Congrès de la Porte Maillot, à Paris. Des ateliers traiteront des différentes classes d’actifs (actions, obligations, immobilier…), de la gestion des risques (notamment sous Solvabilité 2) ou encore des indicateurs (scoring, alpha…). Des conférences auront également lieu dans lesquelles participeront des personnalités, Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC).
Vittoria de Bagnolo et Jean-Philippe Dubosc
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