L'assurance vie échappe à la fiscalité, pas à la déprime
Jean Philippe Dubosc

Jean-Michel Fourgous a fait son petit effet lors des Rencontres parlementaires du 12 mai consacrées à l’assurance vie, organisées à l'Assemblée nationale par le Cercle des épargnants, en partenariat avec Generali, BNP Paribas Cardif et Crédit agricole assurances. Le député (UMP) des Yvelines a débuté son allocution en annonçant que le collectif budgétaire avait décidé de ne pas soumettre l’assurance vie à une nouvelle imposition. L’information a d’autant plus rassuré l’assistance – au premier rang de laquelle figuraient Nicolas Moreau, le directeur général d’Axa France, Brice Leibundgut, le secrétaire général de Prédica ou encore Stéphane Dedeyan, le directeur général de Generali – que le couperet n’est pas passé loin.
Lobbying efficace
« Nous avons réfléchi sur une taxation de l’assurance vie, a confirmé Blaise-Philippe Chaumont, le conseiller fiscal du ministre du Budget, François Baroin. Nous ne pouvions pas l’ignorer alors que l’on se penchait sur le patrimoine des Français. » Bernard Spitz, le président de Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA), avait opportunément rappelé que 42% des ménages français détiennent au moins un contrat d’assurance vie. Le lobbying de la FFSA, qui a milité ces derniers mois pour un moratoire fiscal, a semble-t-il été efficace. « Nous avons été attentifs à la nécessité d’assurer un cadre stable à l’assurance vie », a reconnu Blaise-Philippe Chaumont pour justifier la volte-face du gouvernement.
Les UC à la rescousse
Pas sûr, toutefois, que le placement préféré des Français soit sorti d’affaire. « La collecte nette ne va plus connaître les croissances de ces dernières années, prévient Philippe Crevel, le secrétaire général du Cercle des épargnants. D’abord parce que les rendements vont baisser. Car même si les taux d’intérêt remontent, l’inflation va augmenter également. Ensuite parce que compte tenu du vieillissement de la population, il faut s’attendre à une hausse sensible des prestations. » Et l’économiste de conclure : « Il va falloir faire de la pédagogie auprès des épargnants pour les convaincre d’investir en unités de compte. » Facile à dire, mais pas si facile à faire. « On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif », a rappelé Jean Berthon, le président de la Faider. « Les Français se méfient des produits compliqués depuis la crise financière et l’affaire Madoff », a renchéri Bernard Spitz.
Jean-Philippe Dubosc
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