Achats : De la réduction à la maîtrise

Qui dit « maîtrise des coûts » pense immédiatement « direction des achats ». Or, à en croire les experts, l'assurance est, avec le secteur public, l'un des deux secteurs les plus en retard dans l'organisation même de cette fonction. Le spécialiste des achats CKS et le cabinet de conseil R & B Partners ont conduit une étude pour mieux appréhender cette fonction dans le secteur de l'assurance et déterminer ses priorités pour 2010. Selon Olivier D. Picaud, vice-président de R & B Partners, « l'assurance vient de passer par quatre phases d'industrialisation : course à la "progicialisation" des coeurs de métier, course à la conformité réglementaire, aux outils décisionnels et à l'ajustement des modèles de gouvernance, puis course à la fidélisation des clients et, enfin, industrialisation de la fonction achats ».
Faisant suite à ces évolutions fondamentales, il resterait au secteur une grande marge de manoeuvre en matière de rationalisation des achats et, par voie de conséquence, de réduction des coûts. Mais attention, loin de n'avoir à gérer que les traditionnelles réductions de frais généraux, les directions achats du secteur de l'assurance doivent aujourd'hui faire face à de nouvelles problématiques, comme la définition de nouveaux modes d'organisation et la mise en commun de moyens entre établissements, ou la refonte des outils de gestion Internet.
Une réalité qui fait dire à Arnaud Salomon, directeur associé de CKS, qu'il y a fort à faire dans ce secteur d'activité, principalement dans les mutuelles, dont 72 % déclarent que la fonction achats n'existe pas chez elles ou est juste naissante. Néanmoins, 75 % des personnes interrogées lors de cette étude constatent une nette progression, ces deux dernières années, de son périmètre d'influence.
De sérieux tours de vis
Aujourd'hui, pas un groupe n'annonce ses résultats sans promettre une optimisation des coûts, voire une réduction drastique, comme Swiss Life, qui s'engage sur une fonte de 350 à 400 MCHF (entre 250 et 300 M €) entre 2008 et 2012, affirmant, fin décembre 2009, que la moitié du chemin avait déjà été parcourue.
De son côté, Groupama avançait de substantielles économies, grâce à une politique des achats pointue permettant une réduction de 40 M €, sans parler de la rationalisation des systèmes d'information en France (avec une baisse de budget de 50 M € ces trois dernières années), ou encore de la fusion des activités bancaires et vie conduisant à la création de Groupama-Gan vie, générant des économies récurrentes de l'ordre de 80 M €.
Ces deux exemples, parmi d'autres, confirment les orientations pointées par l'étude.
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