Altima, l'artisan en innovation du groupe Maif
Filiale à 100 % de Maif depuis septembre 2014, Altima Assurances permet à la mutuelle niortaise de tester, avec agilité, de nouveaux contrats novateurs.

«Nous faisons de la petite série », résume Florent Villain, directeur général d’Altima Assurances depuis février 2017. L’exact opposé, en somme, des process industrialisés et des formules standardisées à l’œuvre dans les grandes compagnies et mutuelles du secteur. Filiale à 100 % de Maif depuis septembre 2014, Altima Assurances a, en effet, vocation à permettre au mastodonte niortais de bricoler avec aise de nouveaux modèles d’assurance, communautaires et digitaux, sans perturber l’organisation centrale. C’est seulement « si l’expérimentation est concluante (que) nous pouvons la rapatrier au sein de Maif en réimplantant le produit sur le système d’information du groupe », explique Florent Villain. L’assurance à l’usage, souscrite sur mobile à la journée, baptisée 4 + 2 et destinée aux conducteurs occasionnels de deux roues en est l’illustration. Commercialisée en juillet 2016, elle a été conçue en mode projet (et agile) en seulement trois mois chez Altima avant de devenir une offre intégrée de Maif.
Florent Villain, directeur général d’Altima Assurances
« La rentabilité n’est pas notre priorité »
- Comment se porte économiquement Altima Assurances ?
Nous avons fini 2016 à l’équilibre avec 25 M€ de chiffre d’affaires, 25 M€ de fonds propres et un ratio combiné de 102 %. 2017 oscillera aussi entre -1 et zéro en raison d’investissements (SI et le renforcement des équipes) et d’un corporel grave avec près de 30 M€ de CA.- Quelle est la stratégie de la filiale ?
Elle sert celle de Maif en étant son laboratoire d’innovation et d’expérimentation en assurance IARD. Le but est de disposer d’un véhicule d’assurance permettant d’innover comme une insurtech maison. Nous n’avons pas d’ambition prioritaire de rentabilité propre et nous solliciterons sûrement une recapitalisation en 2019, comme le prévoyait la feuille de route au moment de la filialisation par Maif.
Un rebond réussi
Ce positionnement de start-up était cependant loin d’être gagné. Créée en 2000 avec Macif et Mamut pour les constructeurs automobiles, Altima a économiquement bu la tasse. « Le modèle économique n’était pas viable (ndlr : en 2013, la société accusait un résultat net déficitaire de 9,4 M€ pour 22 M€ de primes ainsi qu’un ratio combiné de 141 %) et la distribution complexe », relate Florent Villain, aujourd’hui à la tête d’une équipe de près de 70 personnes. Concomitamment à sa sortie de Sferen – l’ancienne Sgam avec Macif et Matmut –, Maif a donc fait un pari, en 2015, en reprenant 100 % de ce véhicule d’assurance déficitaire, mais opérationnel. Outre l’innovation poursuivie avec le lancement d’Altima par Maif (altimaparmaif.fr), une assurance collaborative sur Internet dédiée aux conducteurs de véhicules électriques (près de 100 clients sur un marché potentiel de 105 000 clients), l’entreprise est plus facilement que Maif à même de s’associer avec de nouveaux acteurs comme dernièrement Otherwise. « Le deuxième axe stratégique, c’est la réponse aux opportunités partenariales, parfois en marque blanche. Nous répondons à de nombreux appels d’offres B to B to C en fonctionnant un peu comme un courtier grossiste », confirme Florent Villain dont les équipes savent gérer une dizaine de versions de contrats différents.
Crédit mutuel Arkea diligente ainsi Altima pour la RC des bailleurs que le bancassureur finance. Enfin, l’essor de la structure passe aussi par la gestion de flottes automobiles, notamment des collectivités, agglomérations et conseils généraux. « Nous avons revu notre politique de souscription et franchi en 2017 un vrai cap en passant de 6 000 à 23 000 véhicules en portefeuille », précise Florent Villain, qui réfléchit maintenant à couvrir les risques aggravés (malussés, jeunes conducteurs…).
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