Automobile : les nouvelles mobilités bougent les lignes
La mutualisation du bien automobile est une réalité dont les assureurs sont conscients. Mais l’enquête menée par L’Argus en partenariat avec la société d’assistance Opteven révèle encore un fort attentisme des acteurs du marché face à la révolution connectique qui s’annonce.

Rares sont les toutes dernières offres d’assurance automobile proposées par les assureurs et leurs réseaux qui ne prennent pas en compte, souvent sous forme d’options ou d’extensions de garanties, les nouveaux usages des assurés : louer son véhicule à d’autres particuliers, covoiturer, autopartager… Au-delà de l’effet d’annonce, ces types de contrats récents ne sont toutefois pas légion.
En effet, selon l’étude exclusive menée par L’Argus de l’assurance en partenariat avec la société d’assistance Opteven, seule l’assurance au kilomètre est réellement développée par 58 % des répondants en complément du triptyque « tous risques », « tiers amélioré » puis « tiers simple » qui dessine le marché. À la loupe, l’assurance temporaire pour les trajets covoiturés est au catalogue de 13 % des sondés qui jugent, en effet, en grande majorité (60 %) que son déploiement est inéluctable. Et 8 % du panel vend de l’assurance de courte durée pour l’autopartage ou la location entre particuliers. Quant à l’assurance collaborative qui veut qu’une communauté d’assurés telle que les conducteurs de véhicules électriques mutualisent leurs risques, elle est balbutiante avec 5 % d’acteurs.
« Il y a beaucoup plus que 8 % de personnes qui utilisent régulièrement l’autopartage, donc le marché de l’assurance est décalé par rapport aux usages », analyse Guillaume Cazenave, directeur marketing d’Opteven. Reste que 72 % des contrats auto ont été revus ces deux dernières années. La fraîcheur des offres est telle que 37 % des assureurs et 60 % des courtiers interrogés ont repensé leur formule auto ces six derniers mois. De quoi attester d’une réelle agitation sur un marché hyperconcurrencé et de masse. De fait, il représente 39 % du chiffre d’affaires global des assureurs du panel et près de 35 % de celui de leurs distributeurs. Premiers clients : les particuliers, sachant que les entreprises et les professionnels contribuent pour plus de 40 % aux résultats de cette activité.
Méthodologie
L’étude a été réalisée entre le 23 mai et le 18 juin 2017 auprès de 366 décideurs de l’assurance (PDG, DG, responsable IARD, directeurs marché auto, gérant) au sein de compagnies, mutuelles, banques, agences générales et cabinets de courtage via un questionnaire auto-administré par mail.
Quel canal de distribution
Outre le contenu, c’est le canal de diffusion de l’offre qui est aussi appelé à se diversifier et se digitaliser. Les assureurs envisagent de maintenir leur force de terrain, mais trois quarts d’entre eux prévoient un envol des ventes en ligne à l’heure où la signature électronique fait florès et beaucoup entendent utiliser d’autres canaux. « Les concessions automobiles qui restent aujourd’hui un marché difficile à appréhender pour les assureurs vont devenir un vrai canal de distribution », explique Guillaume Cazenave. Idem pour les plateformes collaboratives qui encapsuleront leur offre assurantielle.
Résultat : 89 % des acteurs du marché déclarent que les nouvelles formes de mobilité les obligeront à repenser leur modèle actuel. Objectif : assurer une personne pour tous ses trajets et ne pas perdre le lien direct avec leurs assurés. Une crainte pour 39 % des personnes interrogées. Mais la vraie épée de Damoclès n’est autre que la voiture autonome qui, pensent-ils, va remettre en cause le modèle. En attendant, 30 % des répondants proposent une solution télématique de type boîtier et 20 % y réfléchissent. Cap est, en effet, mis sur les services qui vont de l’aide à la revente du véhicule à la conciergerie et même l’assurance pour les pneus...
SUR LE MÊME SUJET
Base des organismes d'assurance
AbonnésRetrouvez les informations complètes, les risques couverts et les dirigeants de plus de 850 organismes d’assurance
Je consulte la baseAutomobile : les nouvelles mobilités bougent les lignes
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir