Les bancassureurs écrasent tout

En 2003 encore, les bancassureurs ont fait mieux que le marché, en vie comme en IARD. À l'aune des premières tendances constatées pour le premier semestre 2004, ils devraient encore renouveler leur exploit cette année. Vont-ils continuer encore longtemps à avaler des parts de marché à la vitesse actuelle ? Si l'on s'en tient aux objectifs annoncés à moyen terme, la réponse est clairement positive. De même, la proximité des banques avec des clients au faible taux d'équipement, leur excellente connaissance de leur portefeuille ou même la façon dont ils s'approprient certains produits (Perp, Gav) concourent à penser qu'ils vont continuer à faire du tort aux acteurs actuels. Et pourtant, Alain Borderie et Michel Lafitte, dans leur dernier livre consacré à la bancassurance (1), ont recensé au moins quatre arguments qui militent pour une stabilisation et non une croissance de leurs parts de marché. Le premier, c'est la saturation du guichetier bancaire, d'autant plus réelle que les produits deviennent plus sophistiqués, notamment en vie. Le deuxième tient à la difficulté de faire progresser la relation client dans les banques, tant sa gestion y est encore insuffisamment déclinée. Le troisième s'explique par le fait que l'assurance n'est finalement « qu'une activité de diversification dans la stratégie des banques ». Le dernier argument est lié à « l'inclusion de services assurantiels dans les environnements de préoccupations », qui laisse plus de perspectives et de débouchés à d'autres distributeurs, comme les concessionnaires auto. Et sur ce terrain, les banques sont mal placées, comme les assureurs, d'ailleurs. En attendant, l'ascension des bancassureurs est phénoménale, comme en témoignent l'analyse des marchés vie et non-vie en 2003 et les premières tendances pour 2004.

1. « La Bancassurance, stratégies et perspectives en France et en Europe », Édition revue « Banque ».