Banques et assureurs : l'harmonie
Au Maroc, les banques sont un précieux relais pour le développement du marché de l'assurance. Plusieurs facteurs expliquent ce dynamisme.
MARIE CADOUX À CASABLANCA

Une progression de 19% en 2012, après 8,2% en 2011. La bancassurance marocaine connaît une croissance exceptionnelle et durable. « Depuis dix ans, les produits de bancassurance ont fortement contribué à l'essor du secteur », confirme la Fédération marocaine des sociétés d'assurances et de réassurance. Ce succès s'explique par raisons. À commencer par les liens capitalistiques qui unissent les principales banques de la place et les principales compagnies d'assurances du pays. Ainsi, Wafa Assurance, premier assureur, est la filiale du groupe Attijariwafa Bank. Le deuxième, RMA Watanya, est aux mains de FinanceCom, maison mère de BMCE Bank. Et la Marocaine Vie, seule compagnie d'assurance vie, a été rachetée en 2001 par la Société générale.
- 5 213 Le nombre d'agences bancaires en 2012 (+ 1,9% vs 2011).
- 516 M€ Le montant des primes émises.
- 61% La part du chiffre d'affaires vie-capitalisation (+ 19,86%) réalisée par les agences bancaires.
- 22,5% La part du marché des assurances détenue par ces agences. Source : Direction des assurances et de la prévoyance sociale
Parmi les principaux acteurs de la bancassurance, on peut aussi citer la BMCI, filiale de BNP Paribas, le Crédit agricole du Maroc, le Crédit du Maroc, sans oublier le groupe Banque populaire, qui détient 15,3% du marché et qui, au milieu des années 70, a été le premier groupe bancaire marocain à commercialiser, via sa filiale Maroc Assistance Internationale, des produits d'assistance pour les clients locaux ou résidant à l'étranger.
Autant de synergies qui favorisent le développement d'un modèle de bancassurance complètement intégré, « semblable à ce que l'on observe en France », insiste Michel Villatte, ancien directeur général de Predica et administrateur de Wafa Assurance. Bien sûr, les compagnies d'assurances filiales de groupes bancaires ne sont pas seules en lice. Ces dernières années, des partenariats non exclusifs ont été établis, à l'image de ceux passés par Axa Assurance Maroc avec plusieurs banques, dont la BMCI. « Les produits de bancassurance, principalement l'épargne, la prévoyance et la MRH, contribuent à 9% de l'activité d'Axa Assurance Maroc », explique Michel Hascoët, PDG de la compagnie.
Une fiscalité avantageuse mais aussi la volonté de s'affranchir de règles de succession inégalitaires pour les femmes participent à l'essor de la bancassurance, en particulier des contrats d'assurance vie. Le système de protection sociale étant embryonnaire, « épargner pour sa retraite, ou souscrire une assurance santé lorsque l'on n'est pas salarié, entre dans les moeurs », observe Adil Chbani, directeur commercial de la Marocaine Vie.
De fait, outre les produits classiques liés aux crédits immobiliers et à la consommation, les compagnies explorent de nouveaux marchés. La Marocaine Vie, dont 90% des contrats sont souscrits en individuel, s'oriente depuis cinq ans vers le marché des entreprises, surtout des PM€. Elle a mis au point un produit de prévoyance collective à la carte, comprenant le décès, l'invalidité et la maladie.
Des contrats simples
Dans tous les cas, ce qui a fait le succès de la bancassurance en France - des contrats simples et faciles à vendre - prévaut plus que jamais au Maroc. Une simplicité exacerbée par Wafa Assurance, qui vient de lancer un produit de solidarité obsèques distribué en exclusivité par la banque postale Al Barid Bank. Sur simple présentation de la déclaration du décès de l'assuré, le contrat Rahma permet de faire face aux premières dépenses liées, entre autres, aux frais funéraires. Pour la première fois, une banque se voit déléguer le règlement de sinistre. « Mais l'assurance traditionnelle ne doit-elle pas accepter de sortir de ses frontières naturelles pour mieux se développer ? », interpelle Jean-Charles Freimuller. Le Maroc semble prêt.
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