Big data : le chantier technico-numérique des assureurs

Sans process, pas d’exploitation du big data. Pour mener à bien leurs projets dans le digital, les assureurs mettent les mains dans le cambouis des applicatifs technico-numériques. Un outil s’impose : la plateforme. Incontournable du fait du gigantisme des données.

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Big data : le chantier technico-numérique des assureurs

Avides de personnaliser leur relation client, les assureurs misent sur le big data et l’Internet des objets. Une démarche qui les plonge dans un grand bassin technico-numérique dont le parcours n’est pas balisé. Pourquoi, avec qui et comment ? L’innovation reste, sur le plan opérationnel, faite de multiples interrogations. Quelles données traiter ? Quels objets connecter ? Quels services mettre en place ? Le train digital file à vive allure. Tandis que les Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple) s’y greffent – Amazon proposant ainsi aux assureurs sa plateforme de services et d’applications en ligne Amazon Web Services (AWS) utilisée, par exemple, par la mutuelle santé Smatis – les compagnies d’assurance s’affairent dans la salle des machines. « Les assureurs mettent en oeuvre leur système coeur de métier afin d’y apposer des applicatifs d’intégration de données massives qui sont liées soit à un service comme le boîtier automobile connecté, soit au besoin de superposer leurs données aux données externes provenant des comparateurs d’assurance ou des réseaux sociaux, par exemple », explique Pascal Galassi, directeur support ventes Europe de Guidewire qui accompagne 200 assureurs IARD dont Unipolsai, L’Olivier, Zurich ou encore Axa avec sa plateforme. Car la plateforme, voilà l’élément technologique qui se cache derrière l’épais rideau en velours rouge du big data. La plateforme qui agit techniquement sur toute la chaîne de valeur des métiers de l’assurance, de la gestion de sinistres à la signature des contrats. Incontournable du fait du gigantisme des données. « Nous faisions déjà de la statistique et du data mining il y a 30 ans ou du stockage de données il y a 15 ans. Mais aujourd’hui, les échelles ne sont plus les mêmes et il nous faut de nouveaux outils », reconnaît Hugues Severac, directeur de l’innovation d’Aviva.

Vers le tout connecté

Selon le degré d’éparpillement des données, le chantier s’apparente à un big bang informatique. Vice-président digital innovation d’Orange, Patrice Slupowski se positionne comme maître d’ouvrage auprès des assureurs : « Nous connectons les objets et les distribuons dans nos boutiques, mais nous sommes aussi un opérateur de données, un tiers de confiance pour valoriser leur data ». En décembre dernier, le groupe de télécommunication a, en effet, lancé Datavenue, une plateforme composée d’une solution qui conçoit l’objet, lui apporte la connectique, en recueille les données et en gère le service, puis d’une autre qui, dans un second temps, analyse ces données. « Cela suppose une série de composants comme des briques d’anonymisation pour pouvoir échanger les données avec accord, mais aussi des fonctionnalités issues de partenaires sélectionnés comme Predicsis, une start-up bretonne spécialisée dans la prédiction des comportements clients à partir d’algorithme d’intelligence artificielle », détaille Patrice Slupowski qui compte 14 assureurs parmi ses 50 premiers clients dont Harmonie Mutuelle, Malakoff Médéric ou Axa. Même envergure, même combat pour La Poste qui lance également une plateforme « dirigée par les utilisateurs qui y interfacent tous les objets et services connectés qu’ils souhaitent partager », confie Denis Weiss, directeur du programme objets connectés du groupe La Poste. Nouveau facteur de la data, il reconnaît que plusieurs plateformes existeront. Elles devront s’interconnecter. « Un scénario d’interfonctionnement devra se bâtir à partir des données personnelles des utilisateurs », conclut Patrice Slupowski. La valse des plateformes, propriétaires chez les assureurs et/ou sous-traitées à des tiers de confiance, a donc commencé. Dans le domaine de la santé, ce rôle de concentrateurs des données est déjà, dans une certaine mesure, joué par les organismes « tiers de confiance ». De là à imaginer que les assureurs dépendront d’acteurs tierces... Il n’y a qu’un pas. Aujourd’hui, toutefois, identifier les usages que toutes ces données serviront apparaît être l’unique question à laquelle le monde de l’assurance doit finalement répondre.

Réseaux : En attendant la 5 G...

Le flux de données passe par les infrastructures de télécommunication. Or, les 50 milliards d’objets connectés promis d’ici 2020 appartiendront à des environnements différents. « Il faut donc une variété de solutions réseau pour leur répondre », explique Patrice Slupowski, vice-président digital innovation d’Orange qui s’appuie déjà sur la 2G, la 3G et la 4G et travaille à la normalisation de la 5G d’ici 5 ans. « En attendant, le transport de la donnée fonctionne aussi sur le bluetooth et nous venons de déployer la technologie LoRa, en cours de standardisation », ajoute-t-il. Chargé d’accompagner l’essor des objets connectés, LoRa arrive à véhiculer des ensembles de données en consommant peu d’énergie. Le déploiement de ce réseau a commencé avec 17 villes françaises qui seront équipées d’ici à la fin du premier trimestre. Car la concurrence veille, cristallisée par le jeune opérateur télécom de l’IoT Sigfox dont le réseau cellulaire comporte plus de 1 300 antennes... 

Aujourd’hui, les échelles ne sont plus les mêmes et il nous faut de nouveaux outils.

Hugues Severac, directeur de l’innovation d’Aviva

Nous nous positionnons comme un nouvel opérateur de données au service des assureurs car nous en maîtrisons la connectique, le transport et le stockage.

Patrice Slupowski, vice-président digital innovation d’Orange

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