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Catastrophe naturelle : les «cat bonds», concurrence ou complément à la réassurance ?
Le marché des obligations catastrophes (ou « cat bonds ») a le vent en poupe. Ces produits financiers, qui viennent concurrencer les capacités apportées par les réassureurs traditionnels, comptent pourtant dans des émetteurs autant d’assureurs que de réassureurs. Alors, concurrence ou complément ?

Dans un environnement de taux bas persistant, les obligations catastrophes suscitent l’appétit des investisseurs. L’an dernier, ces obligations émises par les compagnies d’assurance ou de réassurance afin de couvrir une partie de leurs pertes financières en cas de survenance de catastrophes naturelles ont représenté un montant de 6,88 Md$ l’an dernier et près de 3,02 Md$ sur le premier semestre 2016, selon le courtier en réassurance Aon Benfield (voir ci-dessous).
Demande accrue
La demande des investisseurs est soutenue au regard des rendements qu’offrent ces produits dérivés au regard de ceux de la dette souveraine. « Dans un environnement de taux d’intérêt très bas, de nombreux investisseurs ont trouvé dans les cat bond une rentabilité qu’ils ne trouvaient plus dans d’autres produits », souligne Denis Kessler, PDG de Scor. Et d’ajouter : « Ces dernières années ont été particulièrement favorables aux cat bonds car non seulement les taux d’intérêt sans risque ont été faibles, mais aussi parce qu’il n’y a pas eu de grand événement déclenchant leur mise en œuvre. »
Les cat bonds ont accentué la pression tarifaire…
Ces « cat bonds » reposent sur le principe de la titrisation (transformation des créances en titres financiers par le passage d’une société ad hoc). Ils permettent ainsi aux assureurs et réassureurs de financer leur exposition à un risque en sollicitant les marchés financiers.
Or, c’est précisément cet afflux de capitaux dit alternatifs, particulièrement dynamique depuis cinq ans, qui a contribué en partie à faire chuter les tarifs des traités catastrophes dans certaines régions du monde. La preuve : plus de la moitié des cat bonds émis en 2015 ont concerné les Etats-Unis, et plus marginalement, l’Europe pour des risques souscrits en tempête, tremblement de terre et « multipérils ».
… mais s’apparentent AUSSI à une forme de rétrocession
Reste que les réassureurs à l’instar des assureurs, sont particulièrement friands de cet outil de titrisation, lequel lui permet de se couvrir contre le risque cat, dans les mêmes conditions qu’une rétrocession. Pour rappel, un rétrocessionnaire désigne des réassureurs qui acceptent des risques provenant d’autres compagnies de réassurance.
A titre d’exemple, début 2016, Scor a placé une obligation catastrophe baptisée « Atlas IX Series 2016-1 » qui apporte au groupe une couverture pluriannuelle de 300 M$ contre les risques d'ouragans aux Etats-Unis et de tremblements de terre aux Etats-Unis et au Canada. « Nous sommes agnostiques en matière de cat bonds : nous en émettons tout comme nous aidons nos clients à en structurer. La réassurance a émis la moitié des cat bonds, ce qui lui a permis d’élargir ses capacités en se protégeant contre les risques majeurs », rappelle Denis Kessler.
De son côté, Munich Re ne s'oppose pas, non plus, à la réassurance alternative. Du moins pour certains risques : « Nous serions heureux d'une plus grande coopération avec le marché des capitaux dans les scénarios de pointe en dehors des cat nat », indique Pina Albo, membre du conseil d’administration de Munich Re.
Emissions de cat bonds depuis 2012 : (Source : Aon Benfield)
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