Europe de l'Est, du nouveau...
Lors de la 2e édition de la conférence organisée par L'Argus sur les pays émergents, une table ronde a fait le point sur les pays d'Europe de l'Est et Centrale.

Depuis le 1er juillet, la Croatie est le vingt-huitième pays de l'Union européenne. Elle rejoint sept autres pays issus de l'ancien « bloc de l'Est ». La Pologne (38 millions d'habitants) est l'État le plus souvent cité en exemple lorsque cette zone de l'Europe est évoquée. « Rien d'étonnant à cela, explique Nathalie Bois-Monier, responsable marketing et distribution international chez Crédit agricole assurances, puisqu'il s'agit du premier marché d'Europe Centrale en dommages et le quatorzième si l'on se réfère à l'ensemble des pays de l'Union. » Ainsi, en 2012, le montant des primes encaissées s'élevait à 7,577 M€ sur un rythme de croissance annuelle d'environ 5% en dommages.
Le Lloyd’s a mené une étude mondiale qui nous permet d’estimer une sous-assurance d’environ 168Mds$ pour le seul dommages. Mais attention, les pays émergents ne sont pas seuls à être sous-assurés, la France apparaît dans nos estimations comme modérément assurée.
Guy-Antoine de LA RochefoucAuLt, directeur général du Lloyd’s France
Le potentiel demeure, puisque l'assurance représente 4% du PIB contre une moyenne européenne établie à 8,2%, et que la prime d'assurance moyenne par tête s'élève à 355 € contre 1 873 € pour l'ensemble des 28 pays de l'Union.
Un potentiel spectaculaire
À long terme, pour que ces marchés ramènent, en valeur, leur niveau d'assurance à la moyenne des pays européens, certains devront le doubler, comme la Slovénie, le sextupler, comme en Pologne, ou encore le multiplier par 19, 20 ou 23, à l'image respectivement du Monténégro, de la Roumanie ou de la Serbie. « C'est dire s'il y a du potentiel dans cette zone ! », lance Stanislav Vrtunski, membre du directoire du groupe Triglav. Une conviction qu'il étaye encore lorsqu'il évoque, par exemple le taux de pénétration de l'assurance. « Ce taux mesure le nombre de ménages disposant au moins d'un contrat d'assurance, ce qui est très peu. En Slovénie il atteint 98%, et tombe à 80% en Croatie ; 59% en Serbie ou encore 55% en Bosnie-Herzégovine. »
Or, il semble que tous ces pays travaillent actuellement à des refontes de leurs systèmes de santé et de retraite, ce qui laisse supposer, là encore, que l'assurance privée y disposera d'un fort relais de croissance. Or, mis à part Generali et Allianz, peu d'acteurs d'Europe de l'Ouest s'inscrivent dans le Top 15 des assureurs présents dans la zone adriatique, alors qu'ils investissent davantage l'Europe de l'Est. Ainsi, le groupe Triglav dispose sur ce périmètre (1) d'une part de marché au-delà de 22%, devant Croatia Group (10,3%) ou encore Adriatic Slovenica (8%), Generali étant à 5,9% et Allianz à 3,4%.
En Pologne, même si le régime public est plutôt bon, il y a une attente de la population en matière de santé. En revanche, la structure familiale est très solidaire entre les générations ce qui ne laissera que peu de place aux produits dépendance. étant sur un marché sous-équipé, on peut néanmoins tout essayer!
Natahlie Bois-Monier, responsable marketing & distribution international chez crédit agricole assurances
Une disparité de moyens
Reste que l'organisation de la distribution d'assurances reste très différente d'un pays à l'autre ainsi, en Slovénie, 2/3 des ventes se font en porte à porte par des commerciaux itinérants, tandis que le courtage domine en République tchèque et que le renouvellement des contrats auto (meilleure pénétration tous marchés confondus) se fait annuellement lors du contrôle technique en Macédoine, Monténégro et Serbie.
Ainsi, conclut Pascal Bied-Charreton, directeur international de la Société générale insurance, « il y a une logique de prise de parts de marché en auto, mais pour le reste, tous les acteurs sont plutôt là pour construire ».
1. Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Monténégro, Serbie et Slovénie.
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