Guillaume Sarkozy : «Pas d’intérêt à faire deux régimes de Sécurité sociale, l'un public, l’autre privé.»
Guillaume Sarkozy, délégué général de Malakoff-Médéric, fait de la gestion du risque un axe essentiel de la stratégie du groupe de protection sociale. Mais alors que le gouvernement doit présenter prochainement des mesures sur la complémentraire santé, il défend la liberté contractuelle.

La Cour des comptes a un combat de retard. C’est en substance la réaction de Guillaume Sarkozy aux critiques du dernier rapport de la Cour sur le manque d’action des organismes complémentaires santé en matière d’optique. «Nous avons été parmi les premiers à parler de gestion du risque, et nous avons eu des résultats», a expliqué le délégué général de Malakoff-Médéric lors d’une rencontre avec l’Association nationale des journalistes de l’assurance (Anja). Et pour preuve, l’assuré qui fait le choix d’acquérir ses lunettes via le réseau d’opticiens de Kalivia, la plateforme créée par le groupe paritaire avec Harmonie mutuelle, les paiera environ 25% moins cher qu’ailleurs.
Un réseau dentaire en 2014
Après les opticiens et les audioprothésistes, Kalivia a bon espoir de créer un réseau dentaire en 2014. «Il faut investir au maximum le champ, faire preuve d’efficacité, et la loi évoluera», estime Guillaume Sarkozy après avoir manifesté son insatisfaction envers l’encadrement des réseaux proposés par la PPL Le Roux en cours de discussion au Parlement. Une efficacité qui se conjugue sur le mode de la liberté de choix pour l’assuré et le professionnel – «Nous avons un bon taux d’utilisation de 55%, et je ne crois pas pour l’instant, en France, à la stratégie de réseaux fermés» – ainsi que sur le mode de l’effet de taille – Kalivia est «sur la trajectoire» des 10 millions d’utilisateurs potentiels.
Lutter contre la fraude
Mais la stratégie de gestion du risque de Malakoff-Médéric ne se limite pas aux réseaux. Le groupe entend recruter des contrôleurs pour lutter contre les fraudes et renforcer ses actions afin d’éviter les phénomènes «d’optimisation des garanties», en croisant par exemple certains fichiers : «Nous sommes encore faibles sur ce point.» Rompre avec ce rôle de «payeur aveugle» passe également par le développement de la prévention, et Malakoff-Médéric travaille ainsi à la seconde étape de Vigisanté. Cette approche de l’entreprise comme terrain de santé prend un tout autre relief avec l’Accord national interprofessionnel du 11 janvier.
Solidarité et mutualisation
A contrario, pour Guillaume Sarkozy, cette gestion du risque ne doit pas prendre le chemin d’un corsetage des contrats. Oui à une régulation des niveaux de prise en charge, comme en témoigne la fin des frais réels en optique, non à un plafonnement des garanties, comme l’évoque notamment la Cour des comptes dans son dernier rapport. Bref, il y a d’une part un «indispensable régime obligatoire» basé sur la solidarité nationale, et de l’autre, un régime complémentaire «en concurrence» et qui «s’exprime sur des territoires de mutualisation» : «Si la tentation de l’administration est de réglementer, il n’y pas d’intérêt à faire deux régimes de Sécurité sociale, l’un public, l’autre privé», précise Guillaume Sarkozy.
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