Hélène Falchier (Open CNP) : « Accompagner financièrement les start-up, tout en développant des partenariats »
Avec sa récente prise de participation dans Alan, le nouveau venu sur le marché de l’assurance santé, CNP Assurances poursuit son programme Open CNP à un rythme soutenu.
Géraldine Bruguière-Fontenille

Open CNP avance à grands pas. Avant Alan, le bancassureur a déjà, en avril 2016, clôturé deux opérations : le soutien de Lendix, plateforme de prêts aux PME, aux côtés de Matmut, et en septembre son entrée au capital de H4D, entreprise pionnière en matière de solutions de télémédecine. Déployé cette année, ce programme d’investissement s’inscrit dans une démarche plus globale. Depuis 2013, les investissements en private equity du groupe ont été renforcés. En 2015, le total des actifs France de CNP Assurances s’élève à plus de 300 Md€, répartis à 84% en obligations et assimilés, 12% en actions et 5% en actifs non-cotés. Si la quête du rendement est la motivation principale des assureurs vie dans le contexte actuel de taux bas, CNP compte bien aussi capitaliser sur «l’apprentissage» que peuvent lui apporter les start-up sélectionnées dans le cadre d’Open CNP.
Argus de l'Assurance : Quelle est votre stratégie en matière d’investissement en private equity ?
Hélène Falchier (CNP Assurances) : Pour l’instant, les investissements en private equity de CNP Assurances demeurent relativement stables. C’est une classe d’actifs que nous connaissons bien et sur laquelle il n’est pas souhaitable de pratiquer une politique de stop and go. Ils se maintiennent à des montants compris entre 500 et 700 M€ par an. Le programme Open CNP que nous venons de lancer, et dont l’enveloppe est fixée à 100 M€ sur 5 ans, s’inscrit toutefois en plus de ces investissements annuels.
Comment vont se répartir les investissements du programme Open CNP ?
Sur les 100 M€ prévus dans le programme, il devrait y avoir entre 15 et 20 opérations de financement avec un rythme prévisionnel d’un investissement par trimestre. Nous ciblons principalement des participations dans des start-up de série A, c’est-à-dire qui n’en sont plus au stade de jeune pousse, mais déjà dans une démarche de poursuite de leur développement. Nous avons aujourd’hui plusieurs projets à l’étude dans des domaines d’activité proches de ceux de CNP Assurances comme les fintech, les insurtech, l’e-santé mais aussi des projets plus technologiques sur des nouveaux outils, des nouveaux usages, répondant aux nouveaux besoins de protection de la personne, etc.
Est-ce que cela signifie que vous préférez cette approche à des investissements via des fonds de prêts ?
Avec Open CNP, notre approche n’est pas d’être en concurrence avec les fonds de capital-risque qui font également partie de notre stratégie d’investissement. Mais ces investissements en direct nous permettent d’accompagner financièrement les start-up tout en développant avec elles des partenariats dans une logique de partage de méthodes, d’outils, etc. Nous continuons à investir dans des fonds de prêt à l’économie pour des secteurs d’activité sur lesquels nous n’avons pas d’intérêt à nous positionner en direct, comme par exemple les biotechnologies.
Quel retour sur investissement attendez-vous ?
D’une manière générale, les investissements en non-cotés permettent de générer un rendement de l’ordre de 7 à 8% par an, mais la genèse d’Open CNP est une volonté d’aller au-delà d’un simple investissement financier. Nous souhaitons apporter de la valeur ajoutée aux start-up et mettre en place des partenariats gagnant-gagnant. Par exemple, nous menons actuellement plusieurs projets de développement avec Lendix, la première start-up dans laquelle nous avons investi, via notre filiale espagnole. Nos réflexions sont multiples et vont au-delà du rendement que nous pouvons attendre de ces entreprises.
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