Henri de Castries à bâtons rompus
Lors d'un petit déjeuner-débat organisé par « l'Argus » le 30 juin, Henri de Castries, président du directoire d'Axa, a fait le point sur la stratégie de son groupe. Celui-ci entame une nouvelle phase de son histoire, qui succède, selon lui, à une « utile période de maturation et de réorganisation » exigée par un environnement « hostile ».
D'abord la performance
Alors que l'absorption de Finaxa par Axa a été approuvée le 29 juin, réduisant au passage le poids des mutuelles dans le groupe, Henri de Castries s'est voulu rassurant. Ce n'est plus la structure juridique de l'entreprise qui fait la différence, mais bien sa qualité et sa performance. Le tuteur qui s'est révélé indispensable n'est plus nécessaire à l'arbre qu'est devenu Axa, a-t-il expliqué en substance. Il estime ainsi que « les résultats d'Axa sont bons, la plate-forme industrielle est de bonne qualité et le groupe est désormais plus lisible ». Et d'ajouter que les mutuelles restent les premiers actionnaires du groupe avec 14 % des parts et 23 % des droits de vote, mais que cette participation ira en décroissant.
Penser autrement
Sans faire l'apologie des délocalisations, Henri de Castries a toutefois déclaré que l'Inde, la Chine et l'Europe de l'Est « offrent une éducation et une technologie moins chères » et que « des segments entiers de la chaîne de valeur peuvent être déplacés, sans risques sur la qualité ». Axa, qui compte déjà un effectif de 2 000 personnes en Inde, réalise à l'heure actuelle des tests en Lituanie et au Maroc, avec l'ambition d'embaucher.
C'est la filiale anglaise d'Axa qui a joué les pionnières en matière de délocalisation, réduisant ainsi de 25 % le coût des assurances dommages. « Le prix de revient a baissé, la qualité de service a augmenté et nous avons développé l'activité commerciale en Grande-Bretagne grâce à des prix plus compétitifs », a précisé Henri de Castries. À noter que l'assureur a commencé à transférer « de l'activité financière » à Bangalore, en Inde.
À plus long terme, dans dix ans, Axa se fixe pour objectif de devenir « la société d'assurances préférée dans son secteur et dans le monde entier ». Vaste programme. Comment le réaliser ? La première piste est humaine. Chaque collaborateur sera informé de ce qu'il apporte exactement à l'entreprise et de ce qu'elle attend de lui.
La deuxième idée est plus technique. Il faut industrialiser les processus, plus exactement procéder à « une industrialisation de la valeur ajoutée en matière de conseil » - une notion qui mérite de futures explications...
Enfin, pour faire la différence, il faudra aussi être capable d'innover, de gérer la distribution et d'apporter une réelle qualité de service.
La croissance dans l'ordre
Faudra-t-il en passer par d'autres acquisitions ? Sans doute. « Tous les marchés européens sont potentiellement intéressants », a souligné Henri de Castries, y compris la France. Mais attention : Axa devra d'abord fidéliser ses clients, en conquérir de nouveaux, avant de racheter ses concurrents.
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