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Inondations : au moins 40 000 sinistres attendus en auto et habitation
Les orages de grêle et les pluies diluviennes qui s’abattent depuis 48 heures dans le Nord, l’Est, le Centre et l’Ile-de-France ont provoqué d’importantes inondations dans des zones habitées et le long d’axes routiers. Alors que l’évènement climatique est toujours en cours, en particulier dans le département du Loiret et de la Seine-et-Marne, les experts tablent provisoirement sur près de 40 000 sinistres en auto et habitation.

Habitations évacuées, autoroutes coupées (A10), axes ferroviaires fermés. Les pluies diluviennes continuent de provoquer d’importantes inondations et d’énormes perturbations sur une vingtaine d’axes routiers et deux lignes de chemin de fer, dans l’est et le sud de la Seine-et-Marne. Le département, ainsi que le Loiret, ont été placés en vigilance rouge « crue » ce mercredi 1er juin 2016 par Météo France. Une vigilance attribuée « pour des phénomènes dangereux d’intensité exceptionnelle ». Des inondations de moindre intensité sont également toujours en cours dans le Pas-de-Calais et dans le secteur de Béthune. Elles interviennent après un week-end marqué par des orages de grêles dans le Sud-Ouest, l’Ile-de-France, le Nord et l’Est de la France.
Crue « exceptionnelle » sur le bassin du Loing
L'ensemble des cours d'eau du bassin du Loing (amont et aval), affluent de la rive gauche de la Seine qui traverse l’Yonne, le Loiret et la Seine-et-Marne, connait actuellement des crues importantes. Il connaît une « crue exceptionnelle, supérieure à la crue de 1910 », indiquait ce matin Vigicrues, dispositif de l’Etat pour la vigilance et la prévention des crues. Et d’ajouter : « La décrue est amorcée mercredi matin sur le tronçon Loing amont - Ouanne, mais les niveaux restent très élevés. Une forte hausse des niveaux est d'ailleurs attendue ce mercredi sur le tronçon Loing aval, justifiant le passage en vigilance rouge de ce secteur. »
En rouge, Loing et l'Ouanne en situation de crue majeure (Source : Vigicrues) :
Selon la préfecture du Loiret, les pompiers sont intervenus plus de 2 200 fois. 530 personnes ont été évacuées de chez elles et ont été relogées dans le département où près d’un tiers des communes ont été touchées par les intempéries. Interpellé au micro de France Bleu Orléans par le député-maire de Montargis, Jean-Pierre Door, sur un éventuel classement de sa commune en état de catastrophe naturelle, Nacer Meddah, préfet du Loiret, a déclaré comprendre « les demandes de classement en état de catastrophe naturelle. On va les étudier. Mais les critères sont très précis. »
En Seine-et-Marne, la maire de la ville de Nemours a pris un arrêté pour évacuer le centre-ville, frappé par de fortes inondations, à un niveau supérieur à la crue de 1910. Quelque 4000 personnes sont concernées.
Une situation préoccupante à Paris
Conséquence des crues du Loing et de l’Ouanne, Vigicrues évoque une « crue importante de la Seine ». Selon les premières prévisions communiquées la veille par Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, les débordements dans la capitale « ne toucheront que les voies sur berges » pour un niveau maximal de la Seine attendu « à 5,2 mètres contre 8,5 mètres en 1910. » Ce matin, Vigicrues rappelle que le maximum sera atteint en fin de semaine avec un niveau qui pourrait dépasser 5,6 mètres.
Une première estimation à 40 000 sinistres
Mobilisés dès les premières heures par les assureurs, les experts ont procédé à une première estimation des évènements climatiques (orage de grêles du week-end et inondations dans le Nord, l’Est et l’Ile-de-France). Joint par l’Argus de l’assurance, Jean-Vincent Raymondis, membre de la commission catastrophe naturelle de la Fédération des sociétés d’expertise (FSE), évoque un premier chiffre de « l’ordre de 40 000 sinistres selon les données de simulation en IARD ». Une première estimation provisoire dans la mesure « où les risques resteront significatifs jusqu’à jeudi à Paris et en Ile-de-France », souligne-t-il. Pour rappel, les intempéries d’octobre 2015 en Côte d’Azur, avaient généré 65 000 sinistres pour une facture de 605 M€ pour l’assurance.
Dans le détail, avec 20 000 sinistres attendus, ce sont les orages de grêles de samedi 28 et dimanche 29 mai 2016 qui absorbent la moitié des dossiers. Le groupe Macif a recensé, après deux jours d’enregistrement, 6 000 déclarations dont 3 300 en auto, principalement en Loire Atlantique, Nord de la Vendée et une partie du Sud-Ouest Pyrénées. « Nous avons installé une plateforme de débosselage commune avec d’autres assureurs », indique Floréal Sanchez, chargé de mission au pôle IARD de Macif.
Bris de glace, dommages aux couvertures, incidents électriques, dégâts des eaux...
Quant à la nature des dégâts, les premières remontées font état de dommages sur les carrosserie et/ou bris de glace en auto et de dommages électriques consécutifs de la foudre, dommages de couvertures, également bris de glace et infiltrations en habitation. La Maif qui a activé sa cellule de crise Pégase depuis lundi 30 mai à 9H, recense, de son côté (au 31 mai) toutes intempéries confondues, plus de 3 600 déclarations réparties entre 65% de dommages habitation et 35 % de dommages auto, à l'exception de la Loire-Atlantique où la proportion est inverse en raison de la grêle. « Il s'agit d'un événement de moyenne importance, mais d'un événement climatique de grêle suivi de fortes pluies très actif et peu courant », témoigne Stéphane Burylo, responsable adjoint de Pégase qui n'a pas opté, de son côté, pour la solution de la plateforme de débosselage.
La Maif a préféré mettre en place un guichet unique pour centraliser les missions d'expertise auto dans le Loiret et la Seine et Marne où les inondations ont été les plus fortes. « Les déclarations d'inondations vont arriver dans les prochains jours et il est encore impossible pour nous d'évaluer le nombre de sinistres final », poursuit Stéphane Burylo. D'après son prévisionniste, quelques risques de précipitations perdurent sur le bassin parisien.« Nous restons vigilants », conclut-il.
De son côté, Allianz indique avoir déjà pris en charge plus de 7500 appels, soit un surcroît d’activité d’environ 50%, depuis lundi 30 mai. L'asssureur s'engage à verser des acomptes pour faire face aux situations d'urgences et procèdera à l'allongement du délai de déclaration de sinistres jusqu'au 30 juin 2016.
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