Interview de Jean-Marc Boisrond, président du directoire d’Itelis : « Nous visons 5 millions de bénéficiaires en 2013 »

Comment l'activité de votre société a-t-elle évolué ?

Notre activité historique est l'accompagnement de personnes en difficulté, quelle que soit la nature de ce désordre - dépendance, maladie chronique... - et ce, à l'origine, auprès de clients essentiellement mutualistes. Aujourd'hui, nous constatons que les grandes entreprises sont de plus en plus intéressées par la mise en place de lignes d'écoute pour leurs salariés.

Depuis cinq ans, nous avons également développé une offre de prévention pour les entreprises, qui concerne surtout les risques psychosociaux et les addictions. Au-delà des incitations légales, il y a aujourd'hui une véritable prise de conscience vis-à-vis de la santé au travail. Enfin, la gestion des risques santé constitue aujourd'hui notre activité principale, puisqu'elle représente 65% de notre chiffre d'affaires, et qu'elle connaît une croissance très significative.

Votre offre de services est-elle toujours diffusée en inclusion dans les garanties d'assurance ?

L'inclusion demeure très largement pratiquée pour la gestion du risque santé, où nous comptons une trentaine de clients principaux : des compagnies, des mutuelles, des institutions de prévoyance et des courtiers. Cependant, de plus en plus de grandes entreprises lancent des appels d'offres uniquement sur l'activité de plate-forme. Cela signifie bien que notre activité est devenue une part intégrante de la protection sociale collective. En matière de prévention, nous intervenons également directement auprès d'entreprises.

Quel est votre modèle économique en matière de retour sur investissement ?

Les structures comme la nôtre apportent aujourd'hui la démonstration de leur plus-value. En couvertures collectives, les assureurs sont confrontés à des déséquilibres techniques. Et par l'intermédiaire du contrôle des devis, qui permet d'évaluer le prix réel du traitement, et du recours aux réseaux, nous sommes en capacité de ramener le niveau de la dépense en adéquation avec les tarifs. Le sujet est différent pour les garanties individuelles, où la problématique tient à une érosion des portefeuilles ou une descente en gamme, compte tenu du coût croissant des contrats. Et là, tout l'enjeu est de rendre pertinente une couverture complémentaire santé avec une prime acceptable.

Quel est votre objectif de développement pour les prochaines années ?

Nous entendons passer de 4 à 5 millions de bénéficiaires à l'horizon 2013. Cette croissance passe non seulement par la qualité de services, mais aussi par le développement de nouvelles prestations telles que l'hospitalisation, afin de renforcer, notamment, la transparence des devis.

L'un de nos atouts réside aussi dans notre souplesse : nous sommes une société d'ingénierie qui est capable de construire des solutions parfaitement adaptées aux besoins de nos clients, et particulièrement en direction de ceux qui souhaitent agir sur la maîtrise du risque en leur propre nom.

Et en matière de croissance externe, envisagez-vous des acquisitions ?

Nous sommes attentifs à toute opportunité de croissance. Rien n'est exclu. Il y a très clairement un effet de taille au regard des coûts de fonctionnement de nos structures et de la capacité à pouvoir négocier avec les professionnels de santé, et cela d'autant que la taille critique sera demain plus importante qu'aujourd'hui. Dans ce domaine, nous n'avons pas de schéma figé. Notre croissance peut passer aussi bien par des partenariats industriels, que via une évolution de notre capital ou des regroupements...

5,5 M€. Le chiffre d'affaires d'Itelis en 2011.

AXA MAJORITAIRE

L'actionnariat d'Itelis est composé comme suit :

• 77% VSS (51% Axa France vie mutuelle, 49% Mutuelle Mieux-être) ; 
• 20% Axa assistance ; 
• 3% Union fraternelle des régions.