L'économie sociale et solidaire manque d'outils de financement

Alors que Benoît Hamon, ministre de l’Economie sociale et solidaire (ESS), présentera son projet de loi cadre relative à l’ESS le 24 juillet prochain en Conseil des ministres, le pôle de compétitivité mondial Finance Innovation a publié un livre blanc intitulé « Pour une finance au service de l’économie sociale et solidaire » afin d'éclairer les enjeux futurs de ce secteur.
Ce livre blanc, présenté lundi 8 juillet au Conseil économique, social et environnemental (Cese), a pour objectif de dresser un panorama des acteurs de l’ESS en France et de proposer des outils de financement adaptés à leurs spécificités et ainsi de leur permettre de gagner en efficacité.
Un secteur qui pèse 10% du PIB français
Dans son livre blanc, le pôle Finance Innovation réalise dans un premier temps une cartographie économique et territoriale de l’ESS. En France, les organisations et entreprises sociales rassemblent près de 222 900 établissements employeurs et 2,34 millions de salariés, soit 10,3% de l’emploi. Ces emplois se répartissent entre les associations (78,6%), les coopératives (13,1%), les mutuelles (5,4%) et les fondations (2,9%). En termes de poids économique, le secteur représente 10% du PIB français, dont 21,6Md€ de chiffre d’affaires pour les mutuelles d’assurance et 20,7 Md€ pour les mutuelles santé (code de la Mutualité)
L’ESS au ban de la finance traditionnelle
Pourtant, bien qu’elles pèsent 10% du PIB, les entreprises de l’ESS restent à l’écart de la finance dite traditionnelle. D’après les estimations du pôle Finance Innovation, la filière ne capterait que 300 M€ (hors secteur agricole) des flux des organismes d’investissement dans les sociétés non cotées. Lesquels représentent plus de 30 Md€ pour les seuls fonds communs de placement à risques (FCPR).
Pour réduire ce déséquilibre, Gérard Andreck, président de la Macif, du Gema, et de la filière ESS du pôle Finance Innovation, préconise entre autre « une ingénierie financière adaptée aux spécificités de ce secteur ». Une ingénierie qui passerait par une rénovation de titres financiers existants (titres associatifs et participatifs) ou l’expérimentation de nouveaux outils de financement tels que l’épargne réglementée ou le crowfunding (financement désintermédié).
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