Tang Loaëc (P2P Protect Europe) : l'entrepreneur humaniste
Après avoir développé le peer-to-peer en Chine, cet écrivain et chef d’entreprise porte aujourd’hui en Europe son projet d’assurance collaborative.

« J’ai passé quelques années à hésiter entre écrire et commencer une activité professionnelle classique. Mais je me suis dit que, pour avoir quelque chose à écrire, il valait mieux avoir vécu un peu », résume Tang Loaëc. Six romans plus tard, il faut croire que l’auteur a bien rempli sa vie. Après une carrière dans la finance, il s’est lancé dans la création d’entreprises. « Je deviens un start-up studio à moi tout seul », s’amuse-t-il. Dernier projet en date, P2P Protect, une assurance collaborative qui devrait bientôt arriver en France.
Pour autant, Tang Loaëc n’a pas abandonné l’écriture, mais pour payer ses loyers, le jeune homme, né d’un père breton et d’une mère chinoise, doit gagner de l’argent. Attiré par le droit, il s’inscrit à l’université d’Assas à Paris et suit en parallèle des études de chinois et un cursus à Sciences Po Paris. Diplômes en poche, il enseigne le français et l’économie à Édimbourg avant de s’envoler pour Shanghai où Indosuez l’envoie en coopération. Il participe alors à l’ouverture d’une des succursales étrangères de l’entreprise. « Cela a été mon premier lancement d’activité financière et c’est quelque chose que j’ai souvent cherché à reproduire », explique-t-il. À la fin de sa mission, Tang Loaëc est recruté par le groupe en France puis renvoyé en Chine comme directeur des risques.
Un modèle innovant
À 34 ans, il prend un congé sabbatique, pour écrire son premier roman. Puis son deuxième livre, La Vengeance de l’aulne, séduit la maison d’édition Findakly. Deux autres y seront publiés, Une Source parmi les ruines et Des Hommes suspendus. Pour vivre, l’artiste décroche un poste d’assistant parlementaire tout en gérant les éditions Utz. Après un retour chez Indosuez, Tang Loaëc reprend La Banque des îles (BPCE) à Saint-Pierre-et-Miquelon où il reste un peu plus d’un an et demi. Mais sa famille rêve de terres plus chaudes… Retour en Chine, où il lance des activités financières pour la banque Accord (Oney) avant de devenir directeur du développement Asie. Autant d’expériences qui lui font approcher le monde de l’assurance.
En 2014, Tang Loaëc crée sa start-up : TongJuBao qui signifie « se protéger ensemble entre amis », rebaptisée P2P Protect. Cette structure d’entraide collective propose aux usagers de se regrouper en communauté selon les besoins (divorce, pension alimentaire, enlèvement d’enfants, terrorisme). Chaque membre apporte une contribution qui est reversée si le risque est effectif. S’il ne l’est pas, l’excédent est redistribué. Tang Loaëc se targue d’avoir créé une entreprise vertueuse, transparente et démocratique.
À la conquête de l’Europe
Le succès étant au rendez-vous en Chine, il cherche à exporter ce concept en France. Dans un premier temps en B to B, en signant des partenariats avec des associations sur les sujets sociaux et solidaires et avec des assurances et des banques afin de développer ce modèle. Il espère que sa plateforme atteindra d’ici à trois ans le million d’utilisateurs et qu’il pourra ainsi conquérir l’Europe. « Le modèle exerce un appel très fort sur les utilisateurs parce qu’il est réellement à leur service », soutient-il. Peut-être en raison également de sa dimension humaniste. Une dimension dans laquelle l’écrivain se retrouve. « Je puise mon inspiration dans les humains et la société. J’aime faire. C’est dans la construction que je trouve du plaisir. »
Et ce père de cinq enfants n’a pas fini de bâtir son palais. Il vient tout juste d’y ajouter de nouvelles pierres en s’engageant dans d’autres projets entrepreneuriaux et en achevant l’écriture de deux romans pour lesquels il recherche un éditeur.
Son parcours
- Son âge : 52 ans
- Sa formation : Sciences Po Paris, chinois Inalco
- Sa fonction : Fondateur et CEO de P2P Protect Group, président et cofondateur de P2P Protect Europe
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