L'Etat français envisagerait de nationaliser Dexia
PARIS (Reuters) - L'Etat français envisage de nationaliser Dexia en raison des difficultés rencontrées pour mettre en oeuvre le plan de restructuration élaboré en octobre, rapporte le quotidien Les Echos dans son édition datée de vendredi.
La France, la Belgique et le Luxembourg avaient donné il y a trois mois le coup d'envoi au démantèlement du groupe, premier établissement bancaire européen de grande taille victime de la crise de la dette souveraine dans la zone euro.
L'accord conclu à l'époque a conduit à la nationalisation des activités belges et à la vente de la filiale luxembourgeoise. En France, il prévoit l'adossement des activités de financement des collectivités locales à la Caisse des dépôts (CDC).
Le plan s'appuyait entre autres sur 90 milliards d'euros de garanties publiques apportées par les Etats.
Mais "l'Etat français envisage depuis quelques semaines de nationaliser ce qui reste de l'ancien établissement franco-belge", rapporte Les Echos, citant plusieurs sources concordantes.
Le quotidien explique que ce changement de stratégie est dû entre autres à la dégradation de la situation financière des Etats, qui affaiblit la qualité des garanties.
"Dans ce contexte, le transfert à la Caisse des Dépôts du véhicule de refinancement de Dexia, qui porte les encours de crédit aux collectivités locales, dont 10 milliards d'euros de prêts à risque, s'avère plus lourd que prévu pour les comptes de l'établissement public et pour l'Etat français", poursuit le quotidien.
Il évoque aussi la réticence des autorités européennes à approuver le plan initial et écrit que l'exécutif communautaire "ne donnerait son feu vert à la garantie qu'en contrepartie de l'arrêt des activités de Dexia, qui emploie encore 1.350 salariés".
Personne n'était disponible dans l'immédiat au ministère français de l'Economie pour commenter ces informations. De son côté, un porte-parole de Dexia, joint par Reuters, s'est refusé à tout commentaire.
Marc Angrand, édité par Catherine Monin