L'inspection d'assurance veut conserver sa spécificité
Alors que le nombre d’inspecteurs ne cesse de décroître dans l’assurance, le Syndicat national des inspecteurs d’assurances (SNIA) préconise plusieurs actions pour redynamiser la profession.

Quel avenir pour le métier d’inspecteur ? Cette question n’a jamais été autant d’actualité. Selon l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance (Oema), le nombre d’inspecteurs décroît depuis 2011. Leur poids dans la population totale de l’assurance a même atteint fin 2017 son niveau le plus bas : 3,8 %, alors qu’il oscillait jusqu’alors entre 4,3 et 4,4 %. « En attendant les prochains chiffres du Rapport de l’observatoire sur les métiers des salariés de l’assurance (Roma) arrêtés au 31 décembre 2018, nous comptons 5 532 inspecteurs en France », précise Norbert Girard, secrétaire général de l’Oema. Depuis les ordonnances Macron du 22 septembre 2017 (voir L’Argus n° 7580), toutes les branches de moins de 5 000 salariés sont menacées de restructuration. L’inspection n’échappe pas à la règle, et la chute de ses effectifs inquiète forcément le Syndicat national des inspecteurs d’assurances (SNIA). « Il y a une volonté étatique de réduire le nombre de branches et, par conséquent, le nombre de conventions collectives. Nous sommes en danger », juge Francky Vincent, son président. Pour lui, une fusion de l’inspection avec une autre branche serait « catastrophique ». Car une des particularités du métier est de relayer la stratégie des entreprises sur le terrain.
Le SNIA en reconquête
Dans ce contexte, le SNIA – qui a tenu son assemblée générale les 14 et 15 mai derniers à Avignon – a alerté les 200 inspecteurs présents des menaces qui pèsent potentiellement sur leur profession. Tout en leur proposant des solutions pour redynamiser leur métier. Au cours des prochains mois, les représentants du SNIA ont ainsi prévu d’enfiler leur costume de VRP pour aller à la rencontre de tous les dirigeants du monde de l’assurance. Autre projet en cours : « Nous menons actuellement un chantier auprès des jeunes inspecteurs. Ce travail consiste notamment à mieux leur faire connaître les spécificités inscrites dans nos textes conventionnels afin qu’ils puissent défendre leurs intérêts dans les sociétés », explique Francky Vincent.
Pour remuscler les effectifs de sa branche, le SNIA entend aussi aller frapper s’il le faut à la porte des mutuelles et des compagnies d’assurances captives des banques, ces entreprises n’adhérant pas aujourd’hui à la convention collective de l’inspection. « Aucun des cadres commerciaux de ces entreprises n’a aujourd’hui le statut d’inspecteur. Nous n’excluons donc pas d’intenter une action – amicale d’abord – afin de récupérer ces gens-là », explique Joël Mottier, président de la fédération assurances de la CFE-CGC. Ne dit-on pas que la meilleure défense, c’est l’attaque ?
La résistance s’organise chez Generali
La filiale française de Generali compte aujourd’hui 200 inspecteurs experts. Une profession qui entend peser dans les débats sur la transformation du réseau salarié de l’assureur. « à notre demande, nous allons ouvrir en juin prochain une négociation sur les valorisations des métiers, y compris ceux de l’expertise », explique Francky Vincent, le président de la section CFE-CGC de Generali. « Alors que la rémunération et le modèle managérial du réseau sont en train d’être revus, nous voulons défendre les intérêts de nos collègues. Nous avons déjà obtenu qu’une commission d’arbitrage soit mise en place, comprenant quatre membres de la direction et 4 membres des organisations syndicales », ajoute-t-il, précisant que seul la CFE-CGC avait, pour l’instant, signé cet accord.
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