La Maif véhicule les bons mots

La tournée du Camion des mots s'est achevée fin juin, à Paris, par la cérémonie de récompense des écoles lauréates. Depuis sept ans, la Maif investit beaucoup dans cette opération de promotion de la langue française auprès des écoliers.
Quand les Dicos d'or de Bernard Pivot se sont arrêtés, en 2005, les magazines L'Express et Lire, qui soutenaient ce championnat de France d'orthographe, ont souhaité continuer dans le même esprit avec le Camion des mots. « Ils sont venus nous voir avec cette idée, à la recherche d'un partenaire proche du monde enseignant et sensible aux questions d'éducation », explique Marc Rigolot, directeur de la communication institutionnelle de la Maif. La mutuelle, qui s'intéresse à l'éducation et à l'accès au savoir, a immédiatement accepté. Objectif de l'opération : proposer à des élèves du CE2 à la troisième des jeux interactifs permettant de se familiariser avec la langue française.
Utile, aux enfants et à la Maif
« À l'époque, nous faisions véritablement entrer l'ordinateur dans des zones rurales. C'était pour beaucoup la première fois qu'ils accédaient à cet outil magique », explique le PDG de la Maif, Roger Belot. Sept ans plus tard, de nombreuses classes et foyers sont équipés. « C'est pourquoi nous réfléchissons à un projet qui colle davantage à l'air du temps, par exemple avec un travail sur l'expression orale, l'improvisation et la vidéo. » Pas question, en effet, de lâcher le projet. Le Camion des mots est d'ailleurs l'un des événements phares de la Maif. L'opération est menée en collaboration avec les mairies qui ont pour mission de désigner les classes participantes et de réserver un emplacement pour le véhicule.
Après avoir séduit les instituteurs, la Maif cherche-t-elle à enrôler les petits écoliers ? Roger Belot refuse catégoriquement d'être accusé de pratiquer le « marketing scolaire », qui consiste à faire entrer les marques à l'école. « Ce n'est pas une démarche commerciale, mais une action de rayonnement et d'image, généreuse et utile à tous. »
Un public conquis d'avance
« La langue joue aussi un rôle dans le lien social, et la maîtriser peut parfois favoriser le dialogue et éviter la violence », complète Marc Rigolot. Sur place, les militants de la Maif ont, bien sûr, leur rôle à jouer. Par exemple, le délégué départemental va souvent appuyer le projet auprès des autorités municipales et se joindre aux instituteurs dans le camion.
Pour la Maif, le terrain est largement favorable, car « près de 90% des enseignants sont chez nous », rappelle Roger Belot. Qu'en est-il des écoles privées ? « Cela ne correspond pas à notre conception de l'école républicaine. Néanmoins, parfois, les mairies le demandent, alors, nous y allons », glisse-t-on en aparté.
UN DEMI-MILLION D'EUROS
- Le budget alloué par la Maif au Camion des mots se situe entre 500 000 et 600 000 €. Les magazines L'Express et Lire s'occupent de la logistique. Les mairies versent une participation de 1 300 € environ par jour de présence du camion dans leur commune.
- Renault Trucks, France 3, qui relaie l'opération dans les régions, et le ministère de la Culture sont également partenaires de l'opération Camion des mots.
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