Le Lloyd’s of London continue à souffrir des faibles rendements obligataires
Epargné par les catastrophes naturelles au premier semestre, le marché tricentenaire de l’assurance londonienne a vu ses résultats imposables largement fléchir sur une année.
STÉPHANIE SALTI, À LONDRES

«C’est une performance solide, mais pas exceptionnelle.» C’est en ces termes que Luke Savage, le directeur financier du Lloyd’s of London, le marché de l’assurance londonienne, a qualifié les résultats semestriels du groupe au premier semestre 2013, clos fin juin. Car si le marché de l’assurance n’a pas souffert de catastrophes naturelles significatives, il a en revanche dû essuyer des retours sur investissements en recul significatif sur le semestre, à 247 M£ (293 M€) comparé à 619 M£ (735 M€) une année auparavant. La faiblesse des rendements obligataires a pesé sur les résultats imposables du groupe au titre du premier semestre, qui sont passés en une année de 1,53 Md£ à 1,38 Md£ (1,81 Md€ à 1,64 Md€).
Réorientation de l’allocation d’actifs
Le directeur financier, qui évoque la poursuite d’un climat de faibles rendements au cours des prochaines années, met également en évidence une réorientation de la politique d’allocation d’actifs au sein du marché de l’assurance : «Au sein de notre fonds général, nous avons réduit de 10% notre portefeuille obligataire en le redistribuant dans des actions, les marchés émergents ou encore des prêts garantis», explique Luke Savage. «En revanche, cette politique de diversification est beaucoup plus difficile à appliquer au sein de notre premium trust fund, qui est géré individuellement par nos syndicats, dans la mesure où ce fonds doit rester très liquide car il sert à payer les sinistres », poursuit-il.
Niveau de primes satisfaisant
En hausse de près de 5% à 15,49 Md£ (18,4 Md€), le niveau de primes est resté satisfaisant, conséquence surtout d’effets de change favorables entre la livre sterling et le dollar. «Toutes nos branches ont été bénéficiaires ce semestre, à l’exception du secteur de l’assurance automobile outre-Manche, qui n’a pas généré de profits depuis des années», commente Luke Savage. Le directeur financier s’est dit satisfait du retour sur capital du groupe durant la première partie de l’année, qui s’établit actuellement à 14% : «Il s’agit du taux moyen enregistré au cours des cinq dernières années, et il est plutôt confortable.»
Futur directeur général
Le ratio combiné du marché s’est amélioré sur une année, passant de 88,7% à 86,9%. Mais le directeur financier avertit d’ores et déjà que la saison des ouragans pèse surtout sur les résultats du Lloyd’s au cours du second semestre de l’exercice. Le marché de l’assurance doit aussi annoncer très prochainement le nom de son prochain directeur général en remplacement de Richard Ward, qui quitte le Lloyd’s en décembre.
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