Le Takaful, alternative crédible à l'assurance conventionnelle
L'assurance islamique ou Takaful progresse régulièrement et pas seulement dans les pays musulmans. En France, son potentiel s’élèverait à 3 milliards d'euros de primes. A Barcelone, le 2e Forum de la finance islamique a permis de baliser les atouts et les faiblesses de ces produits finalement très proches de l'assurance mutuelle.

Le deuxième Forum de la finance islamique, organisé à Barcelone dans le cadre de la Semaine méditerranéenne des leaders économiques, a mis en avant l'énorme potentiel de l'assurance islamique ou Takaful. Présente dans 65 pays, cette branche de la finance islamique demeure confrontée à un «potentiel sous-utilisé tant en Europe que sur le continent africain», souligne Rifaat Abdel Kareem, PDG de l'International Islamic Liquidity Management Corporation (IILM). En France, la collecte envisageable tourne autour de 2% du marché potentiel, soit entre 3 Md€ et 3,5 Md€, selon les intervenants. «La France pourrait devenir le second marché mondial pour l'assurance islamique derrière l'Arabie Saoudite», déclare même le courtier marseillais Ezzedine Ghlamallah, directeur de Saafi. «Nous ne pouvons pas passer à côté de l'assurance islamique !», s'exclame Jacques Cessac, président de la Fédération méditerranéenne des courtiers en assurance (FMBA), qui va créer une commission dans ce domaine.
Une assurance qui ne s'adresse pas qu'aux musulmans
Alternative à l'assurance dite conventionnelle, le Takaful ne s'adresse pas uniquement aux musulmans. Même si son développement «hors sol» rencontre plusieurs obstacles, et pas seulement juridiques. «La finance islamique n'est plus un sujet politique. Elle se trouve désormais entre les mains d'experts», explique Tarik Bengarai, porte-parole du Comité indépendant de la finance islamique en Europe basé en France.
Ezzedine Ghlamallah conseille de rassurer en employant le terme d'assurance mutuelle pour définir le Takaful : «Le modèle coopératif en France, c'est la même chose avec d'autres termes pour tout désigner. La seule différence, c'est la gestion des primes.» La pédagogie s'avère essentielle. «La conformité à l'Islam ne va pas intéresser les non-musulmans. Il faut leur parler de valeurs et surtout de performance économique», commente le directeur de Saafi, qui insiste sur «la nécessité de confier la distribution à des professionnels de l'assurance».
Frédéric Dubessy, à Barcelone
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