Les acteurs locaux au chevet de GCM
JEAN-CHRISTOPHE BARLA, À MARSEILLE

La situation du Grand Conseil de la Mutualité (GCM) a été examinée ce matin, le 7 juin, par l'Agence Régionale de Santé (ARS) de Provence-Alpes-Côte d'Azur, à Marseille. Sous administration judiciaire, la structure doit exposer, en audience de suivi, son projet de redressement le 12 juin devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Marseille. Mandatée par la ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, pour mettre sur pied cette table ronde, l'ARS a réuni toutes les parties prenantes ou potentiellement "associables" à ce redressement (direction, syndicats, collectivités territoriales, Assurance-maladie, administrateur judiciaire...).
Evolution vertueuse
Son directeur, Dominique Deroubaix, après avoir écouté les uns et les autres, a demandé à la direction et aux organisations syndicales du GCM "de placer leur organisme dans une perspective d'évolution vertueuse qui ne serait pas fondée sur les seules subventions ponctuelles qu'il pourrait percevoir". Il promet également d'alerter la ministre sur "les difficultés de trésorerie auxquelles le GCM sera confronté à partir de septembre 2012 et qui pourraient être de nature à mettre en péril ce plan de redressement".
Plusieurs fois, en effet, bien que sollicitées, les collectivités territoriales ont souligné que la structure devait trouver elle-même son propre point d'équilibre et qu'il était inenvisageable qu'elles s'inscrivent dans un mode de subventionnement permanent des centres de santé, aussi utiles qu'ils soient pour leurs 200 000 usagers des Bouches-du-Rhône. Le Conseil général 13 avait d'ailleurs annoncé qu'il était prêt à verser 900 000€ sur trois ans, sous réserve de l'implication d'autres acteurs publics, mais pour des projets d'investissement.
Pas de suppression des autorisations
L'ARS, enfin, a confirmé qu'elle ne supprimerait pas les autorisations attribuées à la clinique de Bonneveine, à Marseille, et qu'elle s'attachait à sensibiliser les établissements de santé de la ville "pour une reprise éventuelle de son activité et de ses personnels". Sandra Cammilleri-Allais, présidente du GCM, a en effet souligné le 6 juin qu'aucun projet de reprise n'avait pu aboutir, le repreneur potentiel contacté, le Groupe SOS, ayant finalement renoncé le 22 mai après plusieurs mois de discussions.
Or, la cession de cette clinique "est le principal levier d'action du plan de redressement du GCM" selon la présidente. "Tout risque de retard dans le traitement de ce dossier rendrait vulnérable sa réalisation", ajoute-t-elle, en réclamant "une aide des pouvoirs publics pour assurer la période transitoire" jusqu'à la cession. Elle se félicite par ailleurs que l'ARS soit passé d'un rôle "d'observateur attentif" à "acteur engagé". Cette satisfaction concerne également les organisations syndicales des salariés du GCM et des médecins, même s'ils continuent de rejeter une partie des propositions émises par la direction.
Plan alternatif
Interviewé par Radio Maritima, Dominique Eddi, au nom des médecins mutualistes, soutient que "cette entreprise est viable", tout en parlant de "plan de casse" pour qualifier le plan de redressement de la direction du GCM. Quant à Hélène Honde, déléguée CGT des salariés, elle note que "l'urgence et la gravité de la situation du GCM ont été enfin pris en compte". Elle a remis un plan alternatif avec 26 propositions qui sera soumis par l'ARS à Marisol Touraine, en vue de préserver les 1 200 emplois. Elle espère "un signe fort" du gouvernement avant l'audience du 12 juin au TGI.
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