Les (grandes) ambitions de l'EPA
Doyenne des institutions de formation aux métiers de l'assurance, l'École polytechnique d'assurances (EPA)entend désormais être identifiée comme un acteur de haut de gamme dans la profession.
C'est une date importante pour l'École polytechnique d'assurances (EPA). Le 11 juin, l'organisme de formation tiendra sa conférence annuelle, à Paris. Un événement qui lui fournira l'occasion de dévoiler son nouveau visage au monde de l'assurance. En effet, depuis janvier, l'école s'est dotée d'un directeur général, en la personne de Jean-Jacques Branche, chargé, notamment, de la stratégie de développement. Or, son arrivée semble coïncider avec le renouveau de la plus ancienne des institutions de formation aux métiers de l'assurance.
Thèmes et outils high-tech
Première évolution majeure : l'EPA, qui ne dispensait jusqu'à présent que des formations intra-entreprise, s'attaque désormais à l'« inter », au travers de master class limitées à un effectif de douze à vingt participants. D'un format de deux journées maximum et destinés à un public d'experts, chacun de ces programmes sera dispensé par un ou plusieurs spécialistes du sujet abordé. « Sur le marché de la formation, nous voulons être identifiés comme un acteur du haut de gamme », précise Patrice Dos, président de l'EPA.
La nouveauté ne s'arrête pas là. « Nous avons modernisé notre offre en fonction des attentes des nouvelles générations », explique Jean-Jacques Branche. Jusqu'ici sous-utilisés, les modes d'enseignement à distance - comme les classes virtuelles, les vidéoconférences ou encore les gaming formations (par des jeux dits serious games) sur PC, tablettes ou smartphones - vont maintenant être mis en avant dans le catalogue des offres sur mesure en intra-entreprise proposées par l'organisme parisien.
Toutefois, conscients que ces changements sont déjà légion chez un grand nombre d'acteurs de la formation continue, les dirigeants de l'EPA ont décidé de jouer également la carte de l'originalité. « Pour nous démarquer, nous avons voulu développer une approche innovante », indique le directeur général. L'école compte traiter en master class des thèmes jusqu'ici peu développés par leurs concurrents, mais considérés pourtant comme essentiels dans l'évolution du secteur, selon l'EPA. À savoir : la finance comportementale, la négociation complexe, le media training et les techniques et enjeux du big data. Un programme qui sera proposé dès le mois de juillet à travers toute la France aux entreprises de l'assurance, de la banque et de la bancassurance.
Bientôt libre...
Malgré ces ambitions, pas question pour l'EPA de vouloir détrôner des grands noms de la formation continue du secteur, comme l'Institut de formation de la profession de l'assurance (Ifpass). « Nous n'avons pas vocation à former des bataillons d'apprenants », insiste Jean-Jacques Place. Alors que l'école réalise aujourd'hui environ 500 000 € de chiffre d'affaires, « l'objectif est d'atteindre assez rapidement le million d'euros. Et, d'ici trois ans, de doubler ce résultat », précise Patrice Dos.
Pour se faire, les dirigeants de l'organisme ont déjà une idée en tête. Un accord entre l'EPA et l'école supérieure d'assurances (ESA) stipule que le premier ne peut que proposer des offres en formation continue et le second dispenser des formations initiales. Or, cet accord entre les deux organismes hébergés dans les mêmes locaux du vingtième arrondissement de Paris arrive à terme à la fin de l'année 2015. « Passé cette date, nous ne nous interdisons rien », prévient Patrice Dos.
« Nous avons modernisé notre offre en fonction des attentes des nouvelles générations. » Patrice Dos, président de l'École polytechnique d'assurances
2 M€
Le chiffre d'affaires attendu d'ici à trois ans, quatre fois supérieur à celui réalisé aujourd'hui.
Un nouveau visage
Des formations destinées à un public d'experts. Quatre thèmes innovants proposés en master class à partir de juillet:
- la finance comportementale ;
- le media training ;
- la négociation complexe ;
- les techniques et enjeux du big data.
Jackie cadain, directeur général du cabinet de conseil en ressources humaines auvial « Une approche nouvelle dans le secteur »
Comment se porte le marché de la formation continue dans l'assurance ?
Il y a un regain d'intérêt pour la formation continue. La réglementation n'arrêtant pas de changer, les compagnies d'assurances, si elles ne trouvent pas les compétences en interne ou sur le marché, ont besoin de « mettre à niveau » leurs collaborateurs. L'accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 a été une belle opportunité pour les organismes de formations de faire fructifier leurs affaires.Ce marché n'est-il pas saturé ?
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, même si des acteurs comme AF2A sont solidement implantés, il y a encore de la place pour de nouveaux organismes de formation. Encore faut-il qu'ils se spécialisent s'ils veulent conquérir des parts de marché. Ainsi, des cabinets de conseil en actuariat proposent des formations liées à Solvabilité 2, un sujet sur lequel ils sont légitimes. De son côté, l'École polytechnique d'assurance a, semble-t-il, opté pour l'innovation et le haut de gamme, autant dire une approche nouvelle dans le secteur.
L'école polytechnique d'assurances (EPA)
- Fondée en 1830 par les anciens élèves de l'École polytechnique.
- A rejoint l'École supérieure d'assurances (ESA) en 1992.
- Propose des formations continues à tous les collaborateurs du monde de l'assurance, de la banque et de la bancassurance.
Les (grandes) ambitions de l'EPA
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir