LES VALEURS CONTRE LA VALEUR22e Congrès de l'AISAM Face aux déboires des sociétés cotées, l'association internationale des mutuelles affiche leur différence et rappelle leurs ambitions.
LES VALEURS CONTRE LA VALEUR
22e Congrès de l'AISAM Face aux déboires des sociétés cotées, l'association internationale des mutuelles affiche leur différence et rappelle leurs ambitions.
"La crise économique et éthique vécue par le capitalisme depuis deux ans doit inciter à la réflexion. Désormais, la tendance se retourne en faveur du mutualisme. " Élu le 4 octobre à la présidence de l'Association internationale des sociétés d'assurances mutuelles (Aisam) lors de son vingt-deuxième congrès de Bordeaux, l'Espagnol Filomeno Mira (vice-président de Mapfre Mutualidad de Seguros) affiche son optimisme.
L'esprit est là... mais il ne descend pas
Pour lui, l'affaire Enron, les indélicatesses de grands groupes et la crise de confiance qui en résulte jouent en faveur du secteur mutualiste, dont l'association, qui regroupe 200 mutuelles (1), se veut le porte-parole. Avec des équipes rajeunies et réorganisées, elle a, depuis quatre ans, résolument " changé de braquet ", comme le soulignait son vice-président trésorier Patrick Peugeot (président de La Mondiale et de la Réunion des organismes d'assurances mutuelles [Roam]). Ses membres semblent prêts à quitter leurs positions défensives pour affirmer haut et fort leurs spécificités : l'éthique, " valeur consubstantielle au mutualisme ", l'indépendance, l'humanisme, la responsabilité sociale, la rigueur des comptes, la transparence... Les mutualistes veulent donc se poser en alternative aux sociétés capitalistes. Encore faut-il que leurs différences soient perçues par le sociétaire. Ce n'est guère le cas, si l'on en croit l'enquête européenne " Mutuelles et nouvelles technologies " présentée au congrès de l'Aisam : " Dans les mutuelles, il n'existe pas de fonction d'animation de la vie mutualiste, parce qu'elle n'est pas immédiatement traduisible en centre de profit. Et l'offre logicielle et système est inadaptée aux besoins de la vie mutualiste. " D'où un important décalage entre des administrateurs souvent âgés et des sociétaires jeunes, femmes et actifs peu impliqués. Mutualisme d'en haut et mutualiste d'en bas ? Ranimer l'esprit mutualiste s'annonce comme un rude challenge. D'autant que les groupes mutualistes ont des tailles, des cultures et des organisations très variées. Majoritaires en France, ils sont ailleurs quasi inexistants. D'où la volonté missionnaire de Filomeno Mira : " Nous devons aller partout. Car il existe en Afrique, en Amérique latine, en Asie, dans les pays émergeants, des gens qui ont besoin de nous pour les aider à créer des entreprises avec un véritable esprit mutualiste. "
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