Matinale assurance emprunteur : un marché de plus en plus concurrentiel

L’Argus de l’assurance, en partenariat avec Siltea, a invité à la tribune, le 21 novembre 2017, les leaders du marché de l’assurance emprunteur pour aborder les bouleversements en cours.
« Il faut garantir un équilibre entre le risque individuel et le principe de solidarité », expliquait ce mardi 21 novembre 2017 Renaud Dumora, directeur général de BNP Paribas Cardif lors d’une matinale sur l’assurance emprunteur organisée par l’Argus de l’assurance. Et d’ajouter : « Il ne faut pas que ce soit la réglementation qui le fasse, mais les assureurs pour augmenter l’assurabilité des emprunteurs» .
Les velléités de conquête
Depuis l’ouverture du marché de l’assurance emprunteur, la bataille fait rage entre les bancassureurs, encore détenteurs de près de 85% du marché et les assureurs en délégation qui affinent leur stratégie de conquête pour capter des parts de marché. « On a des ambitions fortes sur l’assurance emprunteur », a confirmé Christophe Vanhuyse, directeur du développement assurance emprunteur chez Swiss Life.
Nombre d’acteurs en délégation ciblent, en effet, les emprunteurs jeunes, dont les risques sont jugés meilleurs. Pour proposer de meilleurs tarifs que les contrats bancaires, les assureurs n’hésitent plus à segmenter en fonction de l’âge, de la catégorie socio professionnelle ou encore de la situation géographique de l’emprunteur, comme le fait le courtier grossiste April depuis peu. Mais si le gain en terme de tarif est un bénéfice pour l’emprunteur, Hervé Hatt, président du courtier en crédit et en assurance Meilleurtaux.com, a prévenu qu’il pouvait y avoir un écueil « en poussant très loin la segmentation ».
Vers trop de démutualisation ?
Pour l’heure, le marché attend sous peu la décision du Conseil constitutionnel qui doit se prononcer sur l’ouverture de la résiliation annuelle au stock des contrats d’assurance emprunteur. L’occasion pour le régulateur d’appeler à la vigilance : « il ne faut pas pousser trop loin la démutualisation », insistait Bernard Delas, vice-président de l’ACPR en introduction de cette conférence. Il a appelé de ses vœux que, quel que soit la décision du Conseil constitutionnel, « les professionnels trouvent entre eux les moyens d’un équilibre du marché, en prenant en charge, par eux même, la situation des victimes d’une certaine forme de démutualisation ».
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