Mutuelles santé : Pour la MGEN, le développement de la mutualité en Europe passe par la Belgique
MUTUELLES SANTÉ ENTREPRISES ET MARCHÉS
Le partenariat conclu entre la première mutuelle française et une mutuelle belge prévoit de proposer une offre santé dans un autre pays européen. Ce projet devra emprunter le chemin peu mutualiste de la libre prestation de services.
La MGEN ne néglige aucune piste pour faire avancer l'idée mutualiste en Europe. Tel est le sens du partenariat que la mutuelle des agents de l'Éducation nationale a noué avec la mutuelle santé belge Mutualité socialiste-Solidaris. Parmi les six axes stratégiques de cette coopération révélée par les Échos figurent le lobbying en faveur du statut de mutuelle européenne et le développement d'une offre mutualiste dans un autre pays que la France et la Belgique.
« La définition des politiques publiques et des règles de la protection sociale intervient de plus en plus au niveau européen. Il est nécessaire de se développer à l'échelle de ce territoire. L'enjeu fondamental n'est pas de grappiller des parts de marché aux assureurs, mais de proposer un modèle de protection sociale solidaire », explique Franck Hertzberg, chef de cabinet du président de la MGEN, Thierry Baudet.
Convaincre l'Europe
C'est pourquoi la MGEN expérimente depuis 2011 la distribution d'une offre mutualiste au Portugal, via Europamut, société créée avec l'Union mutualiste retraite (UMR), et Intégrale, une mutuelle belge spécialisée en retraite. Quelque 6 000 Portugais ont déjà été séduits par cette complémentaire santé et sont devenus adhérents de la MGEN par l'intermédiaire du mécanisme européen de libre prestation de services (LPS). La solution pourrait être réutilisée avec Solidaris.
Mais ce n'est pas satisfaisant pour la MGEN, car la LPS évacue « la gouvernance mutualiste démocratique ». Elle se bat donc en faveur du statut de mutuelle européenne, dossier relancé récemment par le Parlement européen, mais milite aussi dans une première étape pour la possibilité de constituer des groupements mutualistes européens. À ce titre, Istya, l'union mutualiste de groupe créée avec quatre autres mutuelles de la fonction publique, a déjà intégré dans ses statuts la possibilité d'accueillir une structure européenne.
Bref, l'objectif est de déployer le plus rapidement possible une offre mutualiste sur le terrain, pour convaincre les institutions européennes d'avancer sur le volet juridique. « Certains pays ne connaissent pas la mutualité », note Franck Hertzberg. Ses objectifs ne sont pas toujours facilement perçus, par exemple dans les ex-pays communistes. Les études engagées pour l'offre commune MGEN-Solidaris portent justement sur les pays d'Europe centrale (Peco) et sur l'Europe du Sud. Le projet et le pays d'implantation doivent être validés fin 2012, à l'instar des autres axes de coopération.
- Le partenariat MGEN-Solidaris tient à une réelle proximité. Les mutuelles, qui revendiquent chacune un peu plus de 3 millions de personnes protégées, interviennent à la fois sur le régime maladie obligatoire et l'assurance santé complémentaire. La Mutuelle des étudiants, substituée par la MGEN, a noué un accord avec Solidaris. Enfin, il y a la volonté des dirigeants des organismes de travailler ensemble.
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