Ambiance orageuse à la Macif
Les syndicats de la mutuelle craignent une remise en cause des acquis sociaux à la suite du projet de la direction de dénoncer les anciens accords d'entreprise.
FABIENNE PROUX, À NANTES
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FABIENNE PROUX, À NANTES
Après la Maif en avril, c'est au tour de la Macif de connaître ses premiers conflits sociaux. La mise en place par la direction d'un nouveau contrat social dès janvier 2007 inquiète les salariés. Selon les syndicats, plus de 2 000 personnes ont débrayé le 30 juin à l'appel de trois organisations syndicales (CFDT, CGT, FO) sur cinq. La direction, elle, a évalué à un quart l'effectif en grève. Davantage opposés à la méthode employée qu'à l'objectif visé, les syndicats redoutent une dissolution de certains de leurs acquis dans une vaste réforme qui viserait en priorité à maîtriser les frais généraux.
Des avantages remis à plat
L'élément déclencheur de la grogne émane du projet de la direction de dénoncer dès octobre prochain tous les accords collectifs en vigueur depuis 1999. Le but est de repartir presque de zéro pour accélérer les négociations en les contenant dans un calendrier serré (d'octobre 2005 à décembre 2006). Avec une simple « révision », telle que l'exigent les syndicats, la direction craint que « les discussions se poursuivent sur une période indéfinie ».
Le niveau de rémunération, le temps de travail (31 h 30) et la mutuelle des salariés devraient être maintenus, mais trois projets font frémir les syndicats : la remise en cause de l'avancement automatique à l'ancienneté, l'introduction d'une part variable dans le salaire (instituant une prime au mérite), une nouvelle nomenclature des emplois et des qualifications. Pour les syndicats, il en découlerait une classification très subjective des métiers, avec le risque, à terme, de perdre le contrôle sur les critères de sélection entre telle ou telle catégorie. « C'est le flou total », constate Manuel Pinto, secrétaire national de l'union syndicale CFDT de la Macif, syndicat majoritaire de la mutuelle.
Une autre grève à la rentrée
« L'enjeu est énorme, car c'est l'avenir de la Macif qui se joue actuellement », assure-t-il, tout en regrettant ce leitmotiv des dirigeants « plus soucieux de faire des bénéfices et de vendre que de préserver la qualité de service telle qu'on peut l'attendre d'une mutuelle ». Selon les syndicats, la direction refuse de négocier, car elle n'a pas modifié sa position après le débrayage du 30 juin. Ils appellent donc à une nouvelle grève le 12 septembre.
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