Entis mutualise à la carte

« Nous rapprochons les mutuelles sans les substituer, ni les fusionner. Notre démarche d'union de groupe est unique en son genre. » Et pour Lucien Carette, le président de l'union de groupe mutualiste Entis - les « mutuelles de l'Être » - ce pari porte ses fruits. Créé en juin 2008 à partir d'un noyau dur de 26 acteurs de taille intermédiaire issus du monde interprofessionnel et des mutuelles d'entreprises de Rhône-Alpes, Entis revendique aujourd'hui 67 membres. « En 2009, nous avons gagné 25 mutuelles par le bouche à oreille. » Elles sont essentiellement installées dans les Dom-Tom (Guadeloupe, Martinique et La Réunion), ainsi qu'en Auvergne, Loiret et Loir-et-Cher.

Le groupe propose à ses partenaires de souscrire jusqu'à 13 services support, au choix, pour réduire leurs coûts sans renoncer à leur indépendance. À Cran-Gevrier (Haute-Savoie), la plate-forme d'Entis (150 personnes) fournit en moyenne quatre services par an à chacune, principalement dans les domaines du juridique, de la gestion des contrats, de la comptabilité, de la formation et de la prévention, ainsi que de l'actuariat. Certaines mutuelles ont délégué toute leur gestion, comme la Mutuelle familiale de Haute-Savoie, que préside aussi Lucien Carette. Son conseil d'administration a transféré les douze postes à Entis, faisant de cette mutuelle un organisme sans salarié, qui a ainsi réduit ses coûts de gestion de deux points.

L'union doit servir aussi de catalyseur d'expériences, comme pour les aides à l'acquisition d'une complémentaire santé. Dédiées aux personnes à faibles revenus échappant à la CMU, elles sont notoirement sous-utilisées. « Nos conseillers s'adressent aux organismes sociaux des collectivités pour parler de cette mesure aux publics qu'ils accompagnent. » Le président d'Entis ignore encore l'impact de cette initiative, mais « la mise en route de notre système d'information, fin 2010 (800 000 E investis en deux ans), nous permettra de le mesurer. »