La digitalisation va coûter 325 M€ à Maif pour 2015-2018
La mutuelle d’assurance organise ses premiers Digitech à Niort. Du 9 au 10 juin 2016, un pan complet du siège social de Maif est transformé en salon, ateliers et salles de conférences. L’occasion de matérialiser une digitalisation dont l’enveloppe se chiffre à 325 M€ sur la période 2015-2018.
« Ce n’est pas un effet de mode », assure Pascal Demurger, directeur général du groupe Maif à l’occasion du lancement de Digitech2016, un événement organisé par la mutuelle sur ses terres niortaises, ces 9 et 10 juin. Habitat et bâtiment connectés, véhicule autonome, outils numériques de demain, cloud et autres big data y font l’objet d’ateliers, de conférences et de stands. Mission première : acculturer les 3600 collaborateurs locaux du groupe à un des points centraux de la stratégie de Maif, entamée lors du plan 2009-2014. « Nous voulons qu’il y ait une pratique digitale généralisée », insiste Pascal Demurger.
L’heure est, en effet, à l’accélération numérique avec un budget consenti par le groupe de 200 M€ pour le nouveau plan stratégique 2015-2018, dont 125 M€ pour les seuls systèmes d’information à adapter à l’exploitation de données massives, puis Internet (ndlr : Maif.fr est ainsi accessible en responsive design), la stratégie mobile, la mise aux standards d'acteurs comme Google ou Amazon, la digital factory etc. Montant auquel il faut ajouter les 125 M€ du fonds d’investissement dans les start-up Maif Avenir.
Un système d'information « apisé » !
Et ça avance déjà beaucoup! « Tout passe par les API (interface de programmation applicative), détaille Romain Liberge, chief digital officer de la mutuelle depuis 18 mois. Nous avons presque fini « d’apiser », si je puis dire, notre système d’information pour intégrer nos services assurantiels à différentes plateformes de la nouvelle économie ». Koolicar ou Guest to Guest, par exemple, avec qui Maif est partenaire ou assureur.
Lancement de la néobanque Nestor
Le jour idéal, en somme, pour annoncer le lancement le 20 juin 2016 d’une néobanque – un segment clé investi de façon offensive par Orange-Groupama avec sa future banque mobile 4.0.– via un accord technique de marque blanche avec Linxo. Le moyen le plus efficace pour être le premier assureur à créer ce type de nouveau service en... 3 mois! L'application mobile Linxo qui agrège les comptes en banques des particuliers fournit ainsi clé en main la plateforme technologique. « Le 1er janvier 2018, il y aura de nouvelles règles du jeu en matière d’agrégation bancaire (ndlr : DSP2 - directive sur les services de paiement) et cela nous offre l’opportunité de nous positionner rapidement comme agrégateur », commente Pascal Demurger qui accompagne aussi, depuis septembre 2015, la start-up de paiement entre particuliers (cobanking) Payname.
Nom de cette solution : Nestor. « Ce service permet donc d’agréger l’ensemble du patrimoine financier (paypal, comptes bancaires, compte nickel,…) d’un client sur une seule application à laquelle nous ajoutons des fonctionnalités telles l’anticipation de budget, des alertes, pourquoi pas des comparateurs d’offres bancaires et à terme la possibilité de transférer de l'argent quand la directive sera effective », énumère le directeur général de Maif. Le lancement de cette application s'effectuera d'abord auprès des 7000 collaborateurs et militants de Maif, puis auprès de 500 sociétaires-tests avant un déploiement commercial prévu en novembre 2016 auprès de l'ensemble du sociétariat, puis du grand public en 2017. Au Digitech, sur le stand Nestor, les questions des visiteurs concernent «la sécurité et la non-utilisation des données», précise Florent Villain, strategic project officer de Maif.
Le retour des inventeurs...
Lors de cette journée digitale, Pascal Demurger a salué une période d’auto-disruption salutaire pour le secteur de l’assurance et pour sa propre entreprise.« C’est le retour des inventeurs et des innovations de rupture après des années de croissance incrémentale, souligne-t-il. Nous devons accompagner la dissociation entre la couverture de la propriété et de l’usage et l’ensemble des plateformes de l’économie collaboratives qui solvabilisent, en fait, des services entre particuliers ». Selon lui, les données ne protègent plus la chasse-gardée des assureurs. « Avant, nous calculions le risque sur la base d’un petit nombre de données rapporté à un grand nombre de personnes. Demain, nous pourrons l’estimer sur le base d’un grand nombre de données, rapportées à un faible échantillon de personnes ». Des data qui sont, de surcroît, de plus en plus « chaudes », liées au comportement des consommateurs et donc prédictives. « Il faut, enfin, se préparer à un marché du BtoBtoC, via ces plateformes. D’où l’adoption, à la Maif, d’une stratégie digitale volontariste », conlcut Pascal Demurger. Après Digitech2016, une learning expedition est prévue à San Francisco avec l'ensemble du Comité de direction cet été
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