Risques agricoles : Groupama veut faire du risk management en agriculture
Créée en juin 2014, la chaire « management des risques en agriculture » de Groupama Paris Val de Loire et de l’école d’ingénieurs LaSalle Beauvais soutient l’évolution de l’assureur comme conseiller en gestion des risques face à une population diversement et particulièrement exposée.

Débanaliser l’assurance et ne pas en standardiser le commerce. Le credo est actuellement défendu par l’ensemble des assureurs. A ce titre, l’initiative de Groupama Paris Val de Loire de lancer, il y a un an, une chaire d’enseignement et de recherche sur les risques en agriculture au sein de l’école nationale de référence des ingénieurs dans ce domaine, LaSalle Beauvais, en apporte une nouvelle preuve. « Les agriculteurs ont pris l’habitude de se protéger des sinistres exceptionnels comme l’incendie ou la grêle, mais subissent, en fait, de plus en plus d’aléas », assure Valérie Leroux, directrice déléguée de LaSalle Beauvais qui a présenté, le 25 juin 2015, les travaux menés par cette chaire inédite, durant l’année écoulée.
De conseiller à risk manager
Ces travaux se sont d’abord attachés à segmenter trois typologies d’agriculteurs puisque « à iso-surface, confrontés à un même choc climatique, le risque n’est pas le même selon que le jeune agriculteur a un profil d’investisseur endetté ou qu’il s’agit, au contraire, d’un préretraité possédant du patrimoine », explique Eric Gelpe, directeur général de Groupama Paris Val de Loire.
Et ce dernier de confier s’appuyer aussi sur cette chaire comme d’un outil de formation de son propre réseau de conseillers afin de les sensibiliser à l’évolution de leur métier vers du risk-management. En septembre, deux jours de « séminaire » auront lieu dans les locaux de l’école. « Il faut construire une relation client et des offres adaptées à chaque typologie », insiste Hanitra Randrianasolo, coordinatrice de la Chaire.
Mieux appréhender l’ensemble des risques
De l’autre côté du miroir, la chaire invite aussi les agriculteurs de la région à s’impliquer dans ses conférences et autres études menées par une partie de ses 1 840 élèves-ingénieurs, pour qu’ils mutent, eux aussi, d’exploitant à entrepreneur avec une appréhension du risque plus globale, plus managée et intégrée à un projet de vie professionnel pérenne.
« Il y a eu une dérive dont nous sommes tous responsables, les agriculteurs avec leurs experts-comptables qui demandent l’assurance la moins chère possible et les conseillers des assureurs qui venaient donc avec des solutions toutes faîtes alors que les risques sont aujourd’hui économiques, juridiques, financiers, règlementaires, climatiques, technologiques, naturels,... , énumère Eric Gelpe. Il faut donc s’éloigner de l’approche marketing pour revenir à celle de la gestion des risques. Mais les assureurs travaillent plutôt en observant le passé. Il nous fallait donc un outil comme cette chaire pour pouvoir adopter une démarche analytique d’accompagnement de ces mutations ».
Un retour aux sources du conseil qui ne déplaît pas aux agriculteurs. L’ensemble de ces risques est donc en train d’être cartographié tout comme l’évolution des entreprises agricoles et le comportement de leur exploitant dans le cadre d’un projet scientifique « long terme ». Une vingtaine d’élèves de première année se donnent cinq ans pour les identifier. D’ici là, l’assureur espère évoluer d’administrateur d’un contrat d’assurance à partenaire.
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