Pourquoi les assureurs complémentaires santé n'ont pas (tant) à craindre les Gafa
Les Français expriment de vrais besoins en services de santé. Et les assurances complémentaires sont bien positionnées pour répondre à cette demande, selon l’étude réalisée pour L’Argus de l’assurance et Cegedim Insurance Solutions. Mais attention aux jeunes générations !

La santé est dramatiquement au cœur de l’actualité depuis près de trois mois. Et bien peu imaginent que le monde en général et celui de la santé en particulier ne soient pas profondément bousculés par cette crise sanitaire. On pense bien évidemment à l’offre de soins avec, notamment, le vaste plan d’investissement pour l’hôpital annoncé par Emmanuel Macron, mais pas seulement. Le Covid-19 a modifié la pratique médicale au quotidien, en donnant un coup d’accélérateur à la télémédecine par exemple ; le virus a aussi relancé les discours en faveur d’une société du care, concept un peu fourre-tout qui renvoie au développement de services de bien-être.
Les complémentaires en pole position
Quelle que soit la réalité de ces évolutions dans l’avenir, les assureurs complémentaires santé ont tout le potentiel pour rester dans la course. C’est l’un des enseignements de l’étude réalisée pour le compte de L’Argus de l’assurance et Cegedim Insurance Solutions, qui montre que les Français positionnent leur « mutuelle » sur le terrain des acteurs de la santé, aux côtés des hôpitaux, des professionnels de santé et de la Sécu.
Les assureurs complémentaires maladie arrivent ainsi généralement dans le trio de tête des acteurs jugés légitimes pour proposer des services en lien avec la santé. C’est tout particulièrement le cas pour la prise de rendez-vous et le dossier médical également en ligne ou les explications de devis qui figurent parmi les services plébiscités. Près de 90 % des personnes interrogées utilisent ou souhaiteraient utiliser l’un d’eux et les mutuelles ou assureurs santé sont les premiers cités (61 %) pour proposer ces services, devançant de peu la Sécurité sociale (60 %), les professionnels de santé occupant la troisième marche du podium (53 %).
Cette appartenance à la communauté d’acteurs de la santé se confirme d’ailleurs sur la question de la vente de la complémentaire. Interrogés sur la possible souscription d’un contrat santé auprès d’autres acteurs, les Français citent d’abord la Sécurité sociale (48 %), puis les professions de santé (28 %) et les établissements de soins (25 %). A contrario, la grande distribution (8 %), les opérateurs téléphoniques (5 %) et les Gafa (4 %) arrivent en queue de peloton. Et ils rencontrent encore moins de succès dans la distribution de services en lien avec la santé. Seuls 2 % des sondés les jugent légitimes pour proposer les services évoqués, à savoir la prise de rendez-vous en ligne, le dossier médical ou l’explication de devis.
À chacun son rôle
à chacun son métier, semblent dire les participants à l’étude, qui ne sont pas non plus demandeurs d’une diversification de l’offre de la part de leur assureur santé. Que ce dernier propose des prestations à connotation sociale telles qu’une aide ménagère (41 %) ou une aide au logement (33 %), passe encore, mais ils sont moins de 20 % à envisager de souscrire un prêt immobilier auprès de leur mutuelle.
Est-ce que ces résultats écartent toute concurrence d’autres distributeurs privés et condamnent de possibles partenariats entre les complémentaires et les plateformes de l’économie numérique et / ou marchande, ce que d’aucuns nomment l’open insurance ? Pas sûr car, dans le détail, l’étude révèle que les jeunes générations semblent beaucoup moins rétives au « mélange des genres », un pragmatisme que doivent absolument intégrer les « mutuelles ».
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