Assurance des zoos : le risque n'est pas dans les bêtes sauvages
Le cabinet de Richard Tolède, agent Allianz installé à Royan, est devenu une référence sur le marché de la couverture des zoos et des parcs animaliers.
? Séverine Charon

Un zoo du point de vue d’un assureur ? Des animaux bien sûr, et des installations en plein air, des engins de transport et de manutention, et du public, beaucoup de public. En 2017, plus de 20 millions de visiteurs ont franchi, en France, les grilles d’un zoo ou d’un parc animalier. L’assurance ne consiste donc pas à proposer des garanties sur les animaux, mais plutôt à couvrir des endroits très dynamiques, à l’image du plus fréquenté d’entre eux, le zoo de Beauval.
« L’assurance des zoos, ce n’est qu’une catégorie particulière du risque d’entreprise, mais c’est forcément du sur-mesure », explique Stéphanie Da Natividade, responsable souscription dommages aux biens chez Allianz France. Les garanties souscrites intègrent les risques incendies et annexes, la perte d’exploitation et la RC. La flotte automobile et, de plus en plus souvent, l’activité d’hôtellerie doivent aussi être couvertes.
Des « marchandises »
Les animaux ? Ils sont couverts au titre des marchandises. « Le risque RC est important, et davantage lié à l’affluence importante qu’aux animaux eux-mêmes », observe Richard Tolède, agent général Allianz à Arcachon, acteur incontournable du marché. Les sinistres RC – fréquents – sont le plus souvent semblables à ceux qui arrivent dans tous les lieux où des gens se pressent, se perchent, et parfois se bousculent : glissade, chute… Les quelques sinistres occasionnés par des animaux ne sont pas le fait des plus dangereux d’entre eux : tous les ans, dans les zoos proposant des safaris, une poignée d’automobilistes qui n’ont pas respecté l’interdiction de stationner voient avec stupeur une autruche enfoncer le capot tiédi par le moteur !
« L’assurance au zoo de Beauval n’est pas un sujet très complexe, mais la couverture doit être régulièrement réexaminée car nous réalisons des investissements qu’il faut garantir », explique Daniel Lecoffre, en charge des assurances dans ce parc. « Les zoos sont des établissements connus, très fréquentés du grand public et qui participent à la préservation des espèces animales. C’est intéressant en termes d’image pour Allianz », souligne Stéphanie Da Natividade.
La sinistralité est plutôt maîtrisée, en dehors des risques naturels. Si les bêtes ne représentent pas de risque majeur, elles sont toutefois attentivement étudiées par l’assureur, de concert avec les exploitants. « Les animaux ne sont pas achetés par les zoos, ils sont échangés, voire prêtés. Il est indispensable d’avoir, pour chaque espèce, une liste d’interlocuteurs spécialistes, parcs ou soigneurs. Ce réseau est précieux pour obtenir les informations nécessaires en vue d’une indemnisation juste et d’un remplacement rapide pour un établissement victime d’une perte d’animal », explique Richard Tolède. Ainsi, lorsque le zoo de Beauval s’est fait dérober 18 singes brésiliens, le cabinet Tolède a cherché parmi ses experts lequel d’entre eux pourrait fournir une valorisation objective de la perte pour l’indemniser.
Une niche de prestige
C’est en assurant son voisin, le zoo de la Palmyre, que Tolède Groupe, basé à Royan (17), a débuté, voilà une vingtaine d’années, cette activité pour le moins originale. Petit à petit, il a séduit une dizaine d’établissements, parmi les plus importants : zoo de Beauval (41), zoo de la Flèche (72)... « La quasi-totalité de nos clients viennent par recommandation », explique son dirigeant Richard Tolède. « Les exploitants de zoos se croisent et se parlent. Ce sont souvent des entreprises familiales, et ils apprécient de travailler avec des partenaires qui leur ressemblent », ajoute l’agent général, accompagné par Allianz. « C’est une niche de prestige et de notoriété plus qu’un segment rentable. La fréquence des sinistres est importante et nécessite beaucoup de gestion. »
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