Assurances individuellesHausse généralisée Avec une augmentation moyenne de 3 %, 2002 s'inscrit dans la lignée de 2001. Mais cette année, à l'exception de la Maaf et de Zurich, tous les assureurs sont concernés. La hausse de la fréquence des sinistres et des coûts de réparation explique en partie...
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Assurances individuelles
Hausse généralisée Avec une augmentation moyenne de 3 %, 2002 s'inscrit dans la lignée de 2001. Mais cette année, à l'exception de la Maaf et de Zurich, tous les assureurs sont concernés. La hausse de la fréquence des sinistres et des coûts de réparation explique en partie cette situation.
AUTOMOBILE : LES MAJORATIONS TOURNENT AUTOUR DE 3 %
Le retournement de cycle en matière tarifaire, enclenché en 2001 à la suite des tempêtes Lothar et Martin, se confirme. La hausse pour la branche auto reste toutefois - concurrence oblige - raisonnable et dans la ligne de celle de 2001 avec une moyenne de 3 %. Une majoration qui semble avoir porté ses fruits l'an passé, puisque, selon des sources concordantes, les encaissements en assurance automobile, appuyés par une hausse des immatriculations, auraient progressé de près de 4 % (contre 3,3 % en 1999) pour s'élever à 15,2 Md€. Pour conserver un tel dynamisme, mais aussi pour faire face à la dégradation de la sinistralité, à l'envolée des coûts de réparation et à la multiplication des catastrophes naturelles, la plupart des sociétés et des mutuelles ont décidé d'augmenter leurs tarifs. Des orientations stratégiques renforcées par la hausse des primes de réassurance et par le mauvais contexte boursier accentué par les événements de septembre. C'est ainsi que la Maif, pourtant d'habitude stable, s'est vue contrainte de revoir ses cotisations à la hausse en 2002, malgré une quasi-stagnation de ses sinistres en 2001. Comme l'explique Jean-Dominique Antoni, son directeur adjoint : " Après les tempêtes, les inondations, les attentats survenus aux États-Unis et Toulouse, nous avons dû faire face à une majoration des primes de réassurance, alors que nous avions besoin de nous réassurer plus fortement. De plus, nos revenus financiers ont été fortement impactés par la chute de la Bourse. C'est dans ces circonstances, et afin de reconstituer nos provisions pour risques naturels majeurs épuisés par les tempêtes, que nous avons décidé d'augmenter nos tarifs. "
Hausse de la fréquence et du coût en vol et incendie
Des hausses qui restent, somme toute, modestes. Elles varient entre 2 % pour les caravanes, les remorques et les deux-roues supérieurs à 125 cm3, 3 % pour les véhicules quatre roues en formule haut de gamme et 3,5 % pour les contrats Initiale et Pertinence. Ces progressions ne devraient pas trop mettre à mal la compétitivité de la Maif. Certaines catégories, comme les monospaces et les motos de 80 à 125 cm3, profitent même d'une réduction de primes de 5 %. Au total, selon la direction, 30 % des véhicules assurés bénéficient d'une baisse de tarifs. Mêmes causes, mêmes effets pour la Matmut qui, après plusieurs années de stabilité, a prévu, sur son portefeuille comme sur ses affaires nouvelles, une croissance de ses cotisations de 7 %, contre 3 % en 2001. Si la direction avoue également que les événements de septembre ont joué un rôle dans cette décision, c'est essentiellement l'augmentation de la fréquence et des coûts moyens en vol/incendie qui ont pesé (lire encadré ci-dessous). Reste qu'en 2001, la mutuelle a su conserver un certain dynamisme. Le montant de ses encaissements a progressé de près de 4 % pour s'élever à 686 M€. Une performance que la Matmut compte bien réitérer en 2002. Elle prévoit ainsi de lancer à la fin du premier semestre un nouveau produit tous risques haut de gamme avec, notamment, une valeur à neuf étendue et une assistance 0 km en cas de panne.
De meilleures prestations comme compensation
Groupama envisage également de compenser la hausse de ses tarifs - entre 2 % et 4 % en fonction des régions et des risques - par une amélioration de ses prestations. Ainsi, courant 2002, l'assureur vert devrait généraliser les services Auto Presto, qui concernent pour l'instant la réparation automobile, à l'ensemble des sociétaires. Les dépannages à domicile comme le remplacement de pare-brise chez le sociétaire devraient aussi se multiplier. Toujours en raison de la hausse de la sinistralité et des coûts de réassurance, Winterthur avait prévu une augmentation de ses primes de 0 % à 5 % sur son portefeuille. Les affaires nouvelles n'étant pas concernées par les majorations. C'était avant l'annonce de son rachat par les MMA. Cette décision devrait toutefois s'appliquer puisqu'une des premières conséquences du rachat, à savoir l'intégration des contrats Winterthur dans la gamme de MMA, ne prendra pas effet avant mars. Toujours influencée par la recherche de parts de marché, la politique tarifaire de la mutuelle mancelle se démarque de ses concurrents. Malgré une dégradation de sa sinistralité, la hausse reste très modeste (+ 1 %). Par la détermination de sa politique tarifaire, MMA semble donc avoir fait fi des événements de l'année. Elle paraît prête à supporter la flambée des coûts de réassurance à la suite des attentats de New York. Selon la direction des AGF, l'impact du 11 septembre sur les primes de réassurance n'a pas été répercuté sur la politique tarifaire 2002. Ce qui n'empêche pas l'assureur d'appliquer une majoration de 5 % sur ses affaires nouvelles pour le secteur agents, en raison là encore de la recrudescence des vols et incendies et de l'augmentation de leurs coûts moyens. Il est vrai qu'en 2001 les AGF ont enregistré un gain significatif de leur sinistralité (+ 2,1 %). Pour leur portefeuille, la hausse ne sera fixée qu'en mars. Idem pour la Macif, qui envisage d'ores et déjà de revaloriser ses primes. Elle pourrait aller jusqu'à 4 % pour quelques régions comme l'Île-de-France. Certaines zones devraient être épargnées, comme le Sud-Ouest et les Pyrénées. D'autres assurés devraient échapper aux augmentations. C'est le cas des sociétaires de la Maaf. Cette dernière, après un écart en 2001, a décidé de stabiliser à nouveau ses tarifs. Tout comme Zurich. Une promesse faite début décembre par Patrick Thourot, directeur général, à ses agents. L'objectif étant de leur permettre de retrouver leur agressivité commerciale. Le réseau de l'assureur suisse en avait bien besoin. Le montant des encaissements pour 2001 étant, selon la direction, plutôt en stagnation.
Modérer autant que possible les augmentations
Enfin, une poignée d'assureurs attend l'échéance du 1er avril pour faire connaître sa décision. C'est notamment le cas du groupe Axa. Fin octobre, Henri de Castries, président du directoire, avait annoncé dans " Paris Match " " une progression des primes pour les particuliers de 3 % à 5 % pour les risques dont le coût augmente peu, et davantage pour les autres ". Une information confirmée par la direction qui prévoit une politique tarifaire 2002 dans la ligne de 2001, soit une hausse de 4 % à 5 % en auto comme en MRH. Le premier assureur français déclarant haut et fort ne pas vouloir répercuter sur les particuliers les événements de septembre. Il faudra attendre également le courant du mois de mars pour connaître les décisions d'Azur et de GMF. Toutefois, selon la direction, compte tenu des évolutions techniques (+ 5 % de sinistres en 2002), de l'élévation du coût du risque et du prix de la réassurance, les tarifs seront nécessairement en hausse. Celle-ci devrait toutefois être, selon la direction, modérée par rapport au marché.
TÉMOIGNAGE
François Le Neveu, directeur adjoint assurances Matmut
" NOUS DEVONS RECONSTITUER NOS PROVISIONS "
Trouver le juste prix de l'assurance. Pour répondre encore à cet objectif, nous avons dû procéder en 2002 à une augmentation de près de 7 % de nos tarifs, malgré une concurrence exacerbée sur le secteur automobile. Après quatre années de stabilité, la hausse est devenue incontournable. Les augmentations du taux horaire de la main-d'oeuvre en réparation auto, de la fréquence et des coûts moyens en vol/incendie, du prix de la réassurance suite aux attentats de New York sont autant d'arguments qui, associés à un mauvais contexte boursier, nous ont conduits à faire ce choix. La réévaluation reste toutefois à relativiser. Pour la compenser en partie, nous avons pris des mesures en faveur de nos sociétaires. Ainsi, du fait de la clause type, une réduction de 5 % est accordée en l'absence de sinistres pour les assurés n'ayant pas atteint le taux maximum de réduction. Une mesure dont va bénéficier environ 54 % de notre portefeuille (46 % étant déjà à 0,50). Une baisse de 5 % ou 10 % sur les garanties dommages des véhicules de plus de 5 ou 10 ans assurés tous risques est également prévue. De même, nous avons décidé de ne pas réévaluer nos franchises. Enfin, nous avons étendu la garantie du conducteur au sociétaire ou membre de sa famille proche en cas de conduite d'un véhicule loué temporairement. Déduction faite de ces " petits cadeaux ", l'encaissement devrait au total progresser de 4,3 % seulement. Ce qui nous permettra de reconstituer dans des proportions suffisantes nos provisions pour égalisation, largement épuisées depuis les tempêtes.
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