TARIFS 2003 + 5,5 % en moyenne Les inondations du Gard contraignent les assureurs à sauver les meubles en appliquant des majorations tarifaires, supérieures aux 4,5 % de l'an passé. La multiplication des catastrophes naturelles est redoutée de tous.LES INONDATIONS À RÉPÉTITION EMPORTENT LA MRH
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TARIFS 2003 + 5,5 % en moyenne Les inondations du Gard contraignent les assureurs à sauver les meubles en appliquant des majorations tarifaires, supérieures aux 4,5 % de l'an passé. La multiplication des catastrophes naturelles est redoutée de tous.
LES INONDATIONS À RÉPÉTITION EMPORTENT LA MRH
Pour la seconde année consécutive, les assurés vont devoir faire face à une majoration significative de leurs primes. Elle atteint en moyenne 5,5 %, indice FFB compris (+ 3,5 %), contre 4,5 % l'an passé. En 2002 déjà, les augmentations de tarifs ont fortement soutenu la croissance de la branche (+ 5,5 % à 5,1 Md€), dans un contexte de stabilité des ménages assurables. L'année 2003 ne fera pas exception. À peine remis des tempêtes Lothar et Martin de décembre 1999, les assureurs ont dû faire face aux inondations du Gard les 8 et 9 septembre derniers, le plus gros sinistre depuis la création en 1982 du régime cat' nat', avec une facture globale de 700 M€. Alourdissement de la sinistralité, hausse du coût de réassurance et chute des marchés boursiers : autant d'éléments qui incitent les assureurs à poursuivre le redressement de leurs primes. Rigueur et prudence sont donc plus que jamais à l'ordre du jour. Pour Dominique Thiry, directeur de la Maif, " le pessimisme affiché par certains climatologues fait craindre la survenance plus fréquente d'événements climatiques de grande ampleur ". En 2002, la Maif a réglé 21,7 M€ pour les inondations du Sud-Est et 13,3 M€ pour le cyclone à la Réunion en janvier. Des sinistres qui contribuent à la dérive des coûts (+ 15 % à la Maif et + 17,3 % pour Filia) et aux mauvais résultats du contrat Raqvam. L'assureur militant a dû procéder à des augmentations significatives, plus fortes qu'en 2002 : 6,5 % pour les locataires et 8,5 % pour les multipropriétaires. À noter que pour rééquilibrer son contrat Raqvam, la Maif va lancer une nouvelle version en trois formules.
Contrer la dérive du coût des sinistres...
Pour AGF, les augmentations sont parmi les plus élevées du marché. " Environ un client sur cinq devrait subir une hausse supérieure à 6 %, tente de relativiser Olivier Colombel, directeur technique d'AGF assurances. Au-delà de la baisse des produits financiers et de l'augmentation du coût de réassurance, plus important en MRH qu'en automobile, nous devons faire face à l'envolée des coûts de réparation ainsi qu'aux événements de grande ampleur, comme les inondations du Gard qui nous ont coûté près de 70 M€. " Pour AGF, la concurrence en MRH devrait être encore plus tendue : en 2002, l'assureur a perdu près de 8 000 contrats, en raison, principalement, du dynamisme des bancassureurs. La dérive des coûts moyens des sinistres est également pointée du doigt par Aréas-CMA. Ce poste s'est toutefois bien stabilisé en 2002, même s'il reste supérieur de 25 % par rapport à 1997 et 1998. Les hausses sont de l'ordre de 3,5 %, indice compris, pour les contrats MRH occupants souscrits avant 1984 et pour les multirisques étudiants, et atteignent 13,5 % pour les contrats occupants souscrits après 1995. Même politique pour la Mutuelle de Poitiers (de + 3,5 % à + 13,5 %), alors que Zurich est dans la lignée de 2002 avec une majoration moyenne de 7,5 %, justifiée par le coût de la réassurance et la baisse des marchés financiers, la fréquence et les coûts de réparation étant plutôt stables. À noter que l'assureur lancera au second semestre 2003 un nouveau contrat MRH. Continent présente également une hausse moyenne de 7,5 %, indice compris. Les contrats sans sinistres sur les douze derniers mois sont moins touchés (2 % + indice), les autres (sauf cat' nat') évoluant de 6 % hors indice. Des majorations dues à une légère dégradation des résultats techniques. Les coûts nets de survenance ont fait un bond de près de 23 %. La Société suisse est, de son côté, plus raisonnable qu'en 2002, avec une hausse moyenne de 6 %.
Vient ensuite le club des 5 %, avec, en tête, GPA. L'assureur aurait dû appliquer une majoration de 5,5 % (2 % + indice), mais il a consenti un effort en la plafonnant à 5 %. " Après les événements de 2001, la fréquence des sinistres a continué de croître dans de nombreux secteurs et les inondations du Sud-Est ont aggravé le phénomène ", précise la direction. Autre membre du club, Generali France, qui ne communique qu'une augmentation moyenne de 5 %. Groupama a décidé d'appliquer quant à lui une évolution de 3 % à 5 %, indice compris, selon les régions, en raison " d'une légère dégradation du S/P (- 1 %) et de la charge des sinistres (+ 5 %) ", explique Frédéric Maisonneuve, directeur du marché des particuliers. La mutuelle se situe ainsi dans la lignée de 2002. Une augmentation relative qui lui a permis en partie d'engranger 37 000 nouveaux contrats. " Le lancement de la réparation en nature, du rééquipement à neuf et notre bon positionnement tarifaire ont dopé nos ventes ", se félicite Frédéric Maisonneuve. En 2003, Groupama continuera sur cette lancée et prévoit de lancer une assistance qui comprendra la réparation en nature hors sinistre, un service d'information juridique et d'aide à la vie quotidienne.
... mais rester concurrentiel
Maaf et MMA sont, comme en auto, très raisonnables et se contentent d'appliquer l'indice FFB. Ainsi, la mutuelle niortaise fait fi de la hausse significative du nombre des cat' nat', ainsi que du coût moyen dû à quelques sinistres importants. Même constat pour la Macif, qui voit sa fréquence de sinistres progresser de 10 % et ses coûts moyens de 1,6 %. " Le nombre des sinistres fait un bond de 12 % en raison de la dégradation de la fréquence vol et responsabilité civile ", explique Jean-Jacques Roy, directeur adjoint marchés et produits. La mutuelle se veut toutefois très raisonnable, avec une hausse identique à l'auto de 2 %, dans la ligne de 2002. L'an passé, la Macif a gagné près de 62 000 nouveaux contrats.
La Matmut est la seule à proposer des tarifs stables, puisqu'elle n'applique même pas l'indice. La fréquence est pourtant en hausse de 0,8 % et les coûts de 4 %, avec une pointe sur les cambriolages de 7,5 %. Mais la mutuelle n'a pas souhaité entamer son dynamisme : en 2002, elle a engrangé 47 365 nouveaux contrats. Cette année ses priorités sont la généralisation de la réparation en nature et le lancement au milieu du second semestre d'une option couvrant les piscines et jardins, ainsi que d'un contrat pour les immeubles de grande valeur. Pour Axa et Azur-GMF, les majorations seront connues seulement dans quelques semaines. Elles devraient rester - concurrence oblige - dans la moyenne du marché.
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