Cap au sud !
Editorial Association de management des risques et des assurances de l’entreprise (Amrae)

N’y avait-il pas meilleur endroit que Marseille, ville cosmopolite, hétéroclite et rebelle par excellence (dans l’inconscient collectif du moins, historiens et sociologues étant plus partagés sur ce point), pour y tenir un congrès consacré au risque… dans toute sa diversité ? Après Cannes, en 2015, où l’on parla (déjà) d’intelligence artificielle et de nouvelle génération de risk managers, après Lille, en 2016, qui fit la part belle aux risques climatiques, après Deauville, consacrée en 2017 aux nouvelles prises de risques induits par la mondialisation et la digitalisation du monde économique, la cité phocéenne accueille cette année, du 7 au 9 février, la 26e édition des rencontres du risk management où, finalement, on va reparler un peu de tous ces sujets à la fois.
Traiter du risque en général et des risques en particulier : c’est ce qui fait le sel de ce rendez-vous incontournable. Gestionnaires de risques et d’assurances de grands groupes du SBF 120, dirigeants d’entreprises de taille intermédiaire, responsables de collectivités, assureurs grands risques, acteurs du grand courtage, experts, consultants et avocats… tous seront là. Et en nombre ! Placées sous le signe de « l’intelligence des risques pour franchir de nouveaux caps », ces rencontres de l’Amrae sont bien parties pour battre des records de fréquentation puisque, mi-janvier, pas moins de 2 555 congressistes étaient inscrits et quelque 2 800 visiteurs étaient attendus, au total. Des chiffres en constante augmentation d’année en année. À l’image du nombre d’adhérents à l’Amrae, qui compte désormais 1 110 membres. Le mérite en revient probablement aux responsables de l’association qui, à force de prêcher la bonne parole avec opiniâtreté, font de plus en plus d’émules.
On ne peut que se féliciter qu’il y ait davantage de risk managers en France. Ou de personnes faisant office de. C’est indéniablement une bonne chose. Néanmoins, ne nous leurrons pas. Dans une société qui se complexifie un peu plus chaque jour, ces chiffres ne sont en aucun cas représentatifs de ce qui se passe à l’échelle de l’économie tout entière. Parmi les quelque 2 millions de personnes morales recensées par l’Insee sur le territoire national, combien ont une vision claire de la multitude de risques auxquels est confrontée leur entreprise ? Et, par ricochet, des multiples épées de Damoclès financières, juridiques, administratives pesant au-dessus de leur tête ? Poser la question revient à y répondre…
Persuadée que « le risk management est l’écologie de l’entreprise », Brigitte Bouquot, la présidente de l’Amrae, esquisse un début de solution dans nos colonnes. Et insiste sur deux points cruciaux à ses yeux. Le premier ? Le principe intangible d’une « gouvernance des risques ». Et ce, quelle que soit la taille d’une société. Le second ? Selon elle, seuls des « politiques et investissements de prévention contractuelle, RH, industrielle, informatique » rendent une entreprise résiliente et l’empêche d’être tuée par un sinistre. Plus facile à dire qu’à faire, n’est-ce pas ? Toujours est-il qu’en termes d’accompagnement, assureurs, courtiers, agents généraux ont sans aucun doute un grand rôle à jouer.
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