Cher Père Madoff...

En cette période, il est de coutume de souhaiter une bonne fin d'année, de bonnes fêtes et, pour ceux qui en prennent, de bonnes vacances. Il est aussi habituel d'expliquer à ses lecteurs que le numéro qu'ils ont en mains est le dernier de l'année (nous serons de retour le 16 janvier 2009).

C'est le moment, aussi, de rédiger sa lettre au Père Noël. Pour notre part, nous avons commandé une nouvelle formule pour « l'Argus de l'assurance », un site Web refondu et une newsletter remise au goût du jour. Le Père Noël exaucera-t-il tous nos souhaits ? Nous verrons bien au mois de janvier...

En tout cas, nous pouvons nous targuer d'être moins crédules que bon nombre des plus grandes fortunes mondiales et institutions financières, toutes plus étonnées les unes que les autres de se voir ainsi dépouillées, comme des bleues, de 50 Md$. Même les autorités de contrôle (de quel contrôle parlons-nous ?) n'y ont vu que du bleu... pendant dix-sept ans !

Cela dit, peut-être cet étonnement n'est-il que de façade. Peut-être qu'une bonne partie de ce beau monde savait que Papa Madoff n'avait pas de recette miracle, que son système à 10 % de rentabilité annuelle ne pouvait pas reposer sur des bases saines. Peut-être que toutes ces grandes personnes voudraient nous faire avaler, comme les adultes le font avec leurs enfants, qu'elles croient elles-mêmes au Père Madoff...

Las pour elles, les enfants d'aujourd'hui sont plus précoces que ceux d'hier, alimentés de leurs désillusions qui s'enchaînent ces derniers temps bien plus vite que ces dernières décennies. Malheureusement pour les autres, et notamment pour les assureurs, ils payeront les dommages collatéraux d'un éventuel approfondissement de la crise de confiance.

En attendant, champagne et bombance vont nous permettre de passer dans l'allégresse d'une année en demi-teinte à une autre sans demi-mesure.