Douce France ...
Anne Lavaud Rédactrice en chef

... cher pays de mon enfance », bien sûr ! Mais l'Hexagone semble ne plus l'être à l'âge adulte. À moins qu'il ne le devienne trop... cher ! Sauf si d'autres considérations n'incitent nos compatriotes à s'installer toujours plus nombreux hors de nos frontières. Comment interpréter, en effet, la hausse de 6% en 2011 du nombre de Français inscrits officiellement au registre des résidents à l'étranger ? Certes, il faut compter avec le traditionnel pic des échéances électorales qui motive beaucoup d'entre eux à régulariser leur situation. Une régularisation qui porte, au 31 décembre 2011, à 1 594 303 le nombre de nos compatriotes ainsi officiellement expatriés... Sachant qu'ils sont officieusement plus de 2,5 millions.
Mais où vont-ils ? Avec respectivement + 8,5% ; + 8,1% et + 7,3%, le Royaume-Uni, la Belgique et la Suisse continuent de voir grossir des effectifs déjà imposants. Mais c'est en Finlande, à Malte, en Suède et en Islande que les taux de croissance dépassent les 10%... sans oublier le Luxembourg qui remporte la palme.
Ce que le très sérieux rapport annuel du directeur des Français à l'étranger - publié sur le site du Quai d'Orsay - ne dit pas, ce sont les motivations profondes qui incitent les uns et les autres à plier bagages. Les spécialistes de la gestion de patrimoine ont bien leur petite idée, mais rien de 100% quantifiable et vérifiable. Voilà pourquoi il sera particulièrement intéressant de consulter ce document dans un an. En effet, d'ici là, un certain nombre d'aménagements au régime fiscal actuel auront été pris, et les Français auront pu faire leurs comptes et éventuellement réviser leur jugement. Certaines mesures pourraient inciter au retour, comme par exemple la renégociation des conventions fiscales signées avec la Belgique, le Luxembourg et la Suisse, telle que promise par le candidat Hollande d'alors. D'autres auraient l'effet inverse : nouveau barème de l'impôt sur le revenu avec un taux à 75%, ou encore taxation des intérêts de l'assurance vie selon ce même barème de l'IR pour tous les rachats avant huit ans de détention.
C'est donc loin d'être « bercés de tendre insouciance » (1) que les spécialistes de la gestion de patrimoine suivront, dès le 26 juin, les débats de la nouvelle Chambre basse qui promettent d'être fiscalement créatifs.
1. Charles Trenet a écrit Douce France en 1943, en soutien aux expatriés... de force !
Base des organismes d'assurance
AbonnésRetrouvez les informations complètes, les risques couverts et les dirigeants de plus de 850 organismes d’assurance
Je consulte la base