Edito : Tournez manège

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Edito : Tournez manège
Géraldine Vial, rédactrice en chef de l'Argus de l'assurance.

Le manège a tourné pendant une année complète et maintenant on le sait : il y a bien un effet « loi Hamon » en assurance auto et habitation des particuliers. En permettant à tout assuré de résilier son contrat à tout moment après une année pleine de couverture, les pouvoirs publics visent, rappelons-le, « une meilleure fluidité du marché de l’assurance, garantissant aux consommateurs la possibilité de faire mieux jouer la concurrence et de bénéficier des offres les plus performantes, notamment en termes de prix et de services rendus ». Pourquoi ? Parce que « les contrats d’assu­rance constituent des dépenses contraintes pour les ménages et représentent en moyenne 5% de leur budget ».

S’il n’y a pas eu de rupture dans le fonctionnement du marché, la loi Hamon a bien augmenté la rotation des portefeuilles auto et habitation.

Prenons donc chaque proposition une à une. La fluidité, d’abord. Si le marché de l’assurance dommages des particuliers n’a pas encore fait de grand huit, le manège s’est bien mis en route. Les trois quarts des Français (1) connaissent la loi Hamon, et ils en ont surtout bien compris l’enjeu « porte-monnaie ». Concrètement, les comparateurs d’assurance constatent un boom des demandes de devis en ligne, la loi Hamon est devenue le premier motif de résiliation en auto et en habitation (2), et, au final, un petit tiers des Français déclarent avoir pris un ticket pour changer d’assurance (1). Bref, ça tourne.

Faire mieux jouer la concurrence, ensuite. Sur ce front-là, les choses sont moins nettes. Que sait-on, au juste ? Le taux de rotation des portefeuilles aurait progressé de 1,1 point sur un an en auto, passant à 14,9%, et de 1,5 point en habitation, à 14,1%. Les taux de résiliation auraient donc augmenté en moyenne de 10%, ce qui est loin du raz de marée annoncé. « Il n’y pas eu de rupture dans le fonctionnement du marché », admet l’Association française de l’assurance. À défaut d’avoir véritablement ouvert le jeu, la loi Hamon a surtout permis aux Français d’aller voir leur assureur pour renégocier leur contrat, devis de concurrents en main. Cela ne se voit pas dans les statistiques, mais, après tout, c’est une façon de faire jouer la concurrence.

Bénéficier d’offres les plus performantes, enfin. Côté prix, il n’y a pas trop de débat, encore que le niveau de la prime d’infidélité se discute : « Au moins 100 € d’économies sur une année d’assurance », selon Assurland ; « 220 € d’économie moyenne à garanties équivalentes », d’après Lesfurets.com. En tout état de cause, ceux qui ont fait jouer la loi Hamon se targuent sûrement d’avoir attrapé la queue du Mickey. Les trois objectifs de la loi sont donc atteints, c’est fantastique.

Pourtant, tout porte à croire que la manivelle est déjà en train de vriller, au moins pour une raison toute bête : les frais de dossiers se multiplient partout, et il va bien falloir que quelqu’un les paie. Et là, on réalise que le problème du marché français de l’assurance dommages des particuliers n’a ­jamais été son positionnement tarifaire (c’est même l’un des plus compétitifs d’Europe), mais son opaci­té (il est impossible de faire son marché de façon vraiment éclairée). Aujourd’hui, le manè­ge assurantiel tourne plus vite, mais ­toujours dans le noir. À l’heure où Bercy fait la promotion de son comparateur des tarifs bancaires, cela donne quelque peu le vertige.

1. Sondage Assurland, 26/01/16.
2. Sondage : « A comme Assure », septembre 2015.

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