... et bonne santé !
Anne Lavaud Rédactrice en chef

Si Standard et Poor's a confisqué un A à la France, il reste aux Français celui de la sAnté, que l'on pourrait sans problème élever au rang de « trésor national ».
En effet, selon une étude réalisée par Deloitte dans 12 pays du monde, dont la France, 73% de nos compatriotes considèrent toujours notre système de santé comme l'un des meilleurs du monde, et 71% comme l'un des plus performants. Bref, leur jugement global sur la qualité des soins s'invite dans le peloton de tête mondial, avec comme principal motif de satisfaction l'innovation médicale et l'accès aux technologies les plus en pointe.
Voilà de quoi faire cocorico (remarquons au passage que le coq avait déjà aboli les A de son chant matinal), même si, question après question, cette étude révèle que pour 40% des Français, le système de santé s'est détérioré ces cinq dernières années. Au-delà de ce score, ce résultat souligne surtout un changement sociologique radical. Ce n'est plus un patient qui juge les soins qui lui sont apportés, mais un consommateur. Il épingle le service rendu, les temps d'attente et le manque d'attention qu'on lui porte lorsque la maladie survient. Pire, les Français condamnent le gaspillage. Un gaspillage qu'ils n'hésitent pas à évaluer à 30% du montant total du budget santé. En cause : le « tout papier » ou encore l'acharnement thérapeutique en fin de vie, sans parler du manque de responsabilisation individuelle face aux dépenses. Dépenses qu'ils justifient par un état de santé qu'ils qualifient de « médiocre » pour 25% d'entre eux, tandis que seuls 40% se déclarent en très bonne santé. Seraient-ils un rien hypocondriaques ? Toujours est-il que les Français sont encore parmi les plus gros consommateurs de médicaments de prescription au monde, 56% d'entre eux avalant en moyenne 3 médicaments de façon régulière !
Guérir, oui, mais prévenir ? De ce point de vue, de gros efforts doivent être fait dans l'Hexagone où seuls 10% de la population déclarent avoir participé à un programme visant à l'amélioration de l'hygiène de vie et du bien-être, y compris pour ceux souffrant d'une maladie chronique. Pourtant, la prévention semble bien la meilleure piste à suivre pour parvenir conjointement à limiter les dépenses de santé en général et le coût des complémentaires santé en particulier. Un coût que 66% des Français estiment aujourd'hui au-delà de leur limite budgétaire... Une affaire de gros sous qui devrait motiver chacun à conserver son « capital santé ».
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