Janet's powers
Anne Lavaud Rédactrice en chef
Depuis le 1er février 2006, les places boursières et les gouvernements du monde entier sont suspendus aux décisions de Ben. Ben
? Ben Bernanke, bien sûr, le président de la Banque centrale américaine (Fed), qui a tenu le poste pendant la pire période de la crise et mis en place cette fameuse politique monétaire « non conventionnelle » dont la sortie ne semble pas aller de soi. Une sortie qu'il ne gérera pas, puisque son deuxième mandat de quatre ans arrive à expiration le 31 janvier 2014 et que son successeur occupera le terrain dès le lendemain.Janet Yellen, future présidente de la banque fédérale américaine, devra trouver la martingale pour abandonner les techniques «non conventionnelles».
« Son » qui risque bien d'être « sa ». En effet, le 15 septembre, le grand favori du président des États-Unis, Lawrence Summers - principal conseiller économique du candidat Obama -, a jeté l'éponge face au tollé en sa défaveur, au profit de Janet Yellen, l'actuelle vice-présidente de la Fed.
Ce qui, de notre rive de l'Atlantique, n'est traité qu'avec un intérêt mesuré par les journaux économiques déchaîne les passions sur l'autre rive... voire jusqu'aux côtes pacifiques, puisque celle qui reste la dernière candidate en lice fut, entre autres, présidente de la Banque fédérale de San Francisco.
Si, comme le scénario semble prévisible, Janet remplace Ben, elle deviendra de fait la deuxième personnalité la plus importante des États-Unis et influencera l'ensemble des politiques monétaires et économiques mondiales. Or, celle qui aurait, dès 2005, tiré le signal d'alarme sur les conséquences des subprimes ne cache pas ses positions, estimant qu'il faut savoir parfois s'affranchir de l'objectif 0% d'inflation qui guide la stratégie de la Fed. Reste qu'il lui faudra sûrement, dans les quatre ans à venir, trouver la martingale pour abandonner les techniques « non conventionnelles », ou quantitative easing, permettant à la Fed (comme aux autres banques centrales, d'ailleurs) d'injecter de l'argent frais en créant une ligne de crédit immédiatement dédiée au rachat de bons souverains auprès des zinzins. Quelque peu redoutée par les marchés, cette sortie - inéluctable dès lors que les indicateurs de croissance américains sont au vert - pourrait provoquer un krach mondial si l'habilité et le doigté monétaires font défaut... Tout reposerait donc dès le 1er février 2014 sur les bons « pouvoirs » de Janet.
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