Mercato

Il n’y a pas que dans le football que les transferts battent son plein l’été. Le courtage a lui aussi son mercato, plus ou moins animé selon les saisons. Mais cette année, on est servis ! Toutes choses égales par ailleurs, question mouvements, le secteur n’a rien à envier aux feuilletons Neymar & Co. Et ce n’est qu’un début. Notre petit doigt nous dit en effet que cette rentrée pourrait nous réserver d’autres surprenants chassés-croisés de dirigeants. Le fait que ces changements de gouvernance interviennent à l’approche des Journées du courtage – auquel ce numéro est quasi entièrement consacré – n’est certainement pas le fait du hasard. C’est en effet le rendez-vous numéro un de l’année, d’aucuns en profitant pour dévoiler leur nouvelle stratégie, leurs nouvelles offres ou, pour en revenir à notre sujet, annoncer des recrutements.
Sans conteste, la principale nomination de cette rentrée aura été celle d’éric Maumy à la tête du groupe April. Aussitôt connu son départ de Verlingue, « Radio courtage » a fonctionné à plein pour savoir quel serait son point de chute jusqu'à ce que tombe l’officialisation de son arrivée en tant que directeur général du premier courtier grossiste du marché français… Il n’était pas le seul sur les rangs. Il est de notoriété publique qu’au moins deux autres dirigeants du secteur s’étaient manifestés auprès du fonds d’investissement britannique CVC Capital Partners, désormais actionnaire majoritaire du groupe lyonnais. Le cas April est d’ailleurs la parfaite illustration de la prééminence des fonds dans le courtage. Et de l’« amicale » pression mise sur ses dirigeants.
Ne nous méprenons pas. Dans le courtage, métier de vente par définition, la performance s’est toujours jugée à l’aune des résultats commerciaux et financiers. Cela n’a jamais été le monde des Bisounours. Mais on assiste quand même à un changement d’époque avec l’arrivée massive de fonds et la disparition d’ambiances conviviales, voire familiales, liées au parcours entrepreneurial de l’actionnaire historique. Certes, le private equity constitue pour les courtiers une source de liquidités abondantes et leur offre l’opportunité d’être accompagnés dans leur business. Mais il y a un revers de la médaille. Alors qu’un cabinet se monnaye entre 10 et 15 fois son résultat d’exploitation – le fameux « multiplicateur » –, les fonds en veulent pour leur argent. Et guettent comme le lait sur le feu le retour sur investissement, n’hésitant pas à débarquer un dirigeant pour atteindre le plus rapidement possible leurs objectifs. Un peu comme au foot !
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