Pyromanes

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » L’été a malheureusement démontré que la célèbre phrase prononcée en 2002 par le président de la République française, Jacques Chirac, lors du sommet de la Terre de Johannesbourg, demeure plus que jamais d’actualité. Et pas seulement au figuré. Les incendies ont ravagé, entre autres, la Colombie-Britannique (Canada), la Grèce, l’Italie, le Portugal, sans oublier la Corse et le sud de la France. Dans la majorité des cas, c’est bien la main de l’homme qui a mis le feu, par négligence ou folie criminelle, mais la sécheresse qui touchait ces pays a favorisé l’embrasement.
Le cas du Groënland est emblématique. Le thermomètre affichait des pointes à 26° en plein mois de juillet alors que se multipliaient les incendies. « Ce sont des régions où le réchauffement est extrêmement marqué, c’est vrai pour l’ensemble de l’Arctique, le réchauffement est deux fois plus rapide qu’en moyenne globale. La toundra est très sèche. Cela brûle très bien parce que le feu se répand en surface », expliquait alors le célèbre climatologue Jean Jouzel, sur le site de France Info, avant d’en rappeler les conséquences sur l’élévation du niveau de la mer.
Incendies, sécheresse des sols, fonte des glaces… Les conséquences du réchauffement sont tout autant réelles que dramatiques. Au beau milieu de l’été, le journal de la National Academy of Sciences publiait ainsi une étude menée par une chercheuse californienne établissant une corrélation nette entre la hausse des températures en Inde et le taux de suicide chez les fermiers. Dans ce pays, l’absence de précipitations entraîne inexorablement la perte des récoltes !
Début août, alors que plus de 80 départements français étaient soumis à des restrictions d’utilisation de l’eau, le gouvernement a annoncé un plan de lutte contre la sécheresse. L’objectif est notamment de convaincre, tant les particuliers que les industriels ou les agriculteurs, d’économiser le bien précieux qu’est devenue l’eau. Le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a annoncé également la mise en œuvre avant la fin de l’année d’un deuxième plan national d’adaptation au changement climatique.
Mais durant la même période, les États-Unis ont confirmé par écrit aux Nations unies leur retrait de l’Accord de Paris, et cela conformément aux déclarations début juin du nouveau président américain, Donald Trump. Une décision qui fragilise le résultat de la COP21, alors même que les engagements pris au Bourget en décembre 2015 s’avéreraient déjà difficilement tenables.
C’est du moins ce que prétendent des chercheurs américains, qui évaluent à seulement 1 % les chances de réaliser l’objectif principal de ce premier accord universel sur le climat : il s’agit de limiter la hausse de la température mondiale en deçà de 2 °C et de tout faire pour atteindre les 1,5 °C. La maison n’a pas fini de brûler…
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