Si tu vas à Rio...
Anne Lavaud Rédactrice en chef

Depuis Paris, que les hommes politiques soient à Los Cabos (Mexique) ou à Rio de Janeiro (Brésil), ils nous semblent toujours à 10 000 km ! Ce qui reste vrai... même quand ils sont plus près ! Ainsi, en cette fin juin, le destin du monde se joue à bonne distance de la zone euro et, par conséquent, loin des pôles décisionnaires des assureurs du Vieux Continent. Pourtant, au Mexique comme au Brésil, les enjeux sont lourds.
Inutile de revenir sur la dette des PIGS (en attendant que notre « F » vienne s'intercaler dans cet acronyme qui, ainsi, ne craindra plus le méchant loup !), tout a été dit sur les conséquences que produiraient des défaillances à la chaîne. En revanche, beaucoup oublient l'influence de l'environnement sur l'assurance et vice-versa. Ce qui n'est pas le cas du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), qui souligne, avec constance depuis le premier Sommet de la terre en 1972, le rôle moteur de l'assurance dans la lutte contre le changement climatique. Mieux, en 2009, un rapport (1) - préfacé par le « friend » des grenouilles, le prince Charles - pointait que « l'industrie de l'assurance est depuis longtemps à l'avant-garde de la compréhension et de la gestion du risque. Et de facto, les compagnies d'assurances ont la capacité à faciliter la transition vers une économie verte ». C'était il y a bientôt trois ans. Parallèlement, l'Association française de l'assurance (FFSA et Gema) publiait sa Charte développement durable, listant 5 engagements résolument vertueux.
Aujourd'hui, l'implication du marché prend une dimension planétaire, puisqu'à Rio, une trentaine de groupes ont signé un texte fondateur, fruit de six années de tractations : « Principes pour une assurance durable », établi sous l'égide du PNUE. Même s'ils ne sont pas contraignants, ces principes engagent les signataires qui devront produire, « en toute transparence », un rapport annuel sur l'avancement de leurs progrès. Voilà qui devrait satisfaire les 78% de Français (2) qui constatent qu'actuellement la société civile est insuffisamment impliquée et qui chantent en choeur « Si tu vas à Rio (3)... n'oublie pas de signer les Principes pour une assurance durable », avec le secret espoir de voir notre IWI (Inclusive Wealth Index) encore progresser. En effet, tout nous pousse à promouvoir ce nouvel indicateur façon « PIB vert », présenté par l'Onu, qui prend en compte la dégradation du capital naturel d'une nation, car il nous propulse dans le trio de tête au niveau mondial !
1. The Global State of sustainable insurance-understanding and integrating environmental, social and governance factors in assurance.
2. OpinionWay-Fiducial pour Radio classique et Les Échos.
3. Dario Moreno, 1958.
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