Economie collaborative : un passage obligé pour les assureurs… même sans profit immédiat

Le secteur de l’économie collaborative connaît des courbes de croissance alléchantes, mais la faiblesse des primes récoltées comme le caractère temporaire des risques laissent perplexes les assureurs. Pourtant, l’assurance a intérêt à s’y engager dès à présent. Telle est la conviction des intervenants de l'atelier sur l'économie collaborative organisé aux Rencontres de l’Amrae 2016.

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Economie collaborative : un passage obligé pour les assureurs… même sans profit immédiat
Olivier Willems, directeur en charge du développement chez Generali, lors de l'atelier «Comment l'économie de partage bouleverse t-elle le modèle d'échange ?» des Rencontres de l'Amrae 2016.

Aux Rencontres de l’Amrae, qui se tiennent ces 3 et 4 février, l’atelier sur l’économie collaborative a accueilli un public varié : des risk-managers considérant l’économie collaborative comme un levier de croissance pour leur entreprise, une juriste en droit de la consommation, des start-uppers ou encore un membre du marché du Lloyd’s. L’économie collaborative est un sujet qui interpelle.

« C’est une opportunité passionnante pour nous, car l’assureur reprend son importance, en soutien d’une nouvelle économie, assure Olivier Willems, directeur en charge du développement chez Generali. Certaines start-ups ne peuvent se développer que si elles trouvent une solution d’assurance. » Mais ce professionnel modère aussitôt ce constat. « C’est un marché qui reste assez marginal : nous ne ferons pas notre croissance sur ce marché en 2017. » Pour l’assureur, l’économie collaborative est un modèle à primes faibles, avec des risques temporaires et très ciblés. « A court terme, l’économie collaborative est un investissement en capital et en prise de risque, résume-t-il. Faut-il pour autant attendre avant de se lancer ? La réponse est clairement non car l’économie collaborative est une tendance de fond. »

Apprentissage des nouveaux usages

Elle est aussi au croisement de trois problématiques actuelles du secteur : la couverture des usages, l’assurance temporaire et l’assurance embarquée dans les biens et les services. « C’est un marché qui va impacter nos marchés traditionnels en tant qu’assureur, précise-t-il. En automobile et en multirisque habitation, nous allons devoir prendre en compte que le bien de notre assuré est loué dix fois par an, par exemple. » Olivier Willems assure que l’assurance doit se placer dans une position d'apprentissage des nouveaux usages de l’économie collaborative.

Un secteur à modeler

Paradoxalement, la jeunesse de ces entreprises est une opportunité pour le secteur de l'assurance. « Lorsque l'assureur est face à une entreprise plus classique, il s'adapte à des risques donnés et il fait face à un modèle éprouvé, commente David Vigier, risk-manager d'Europcar International. Avec l'économie collaborative, il a opportunité de se glisser très tôt dans le modèle construit par la start-up. » Chez Gras Savoye, François Bucchini, responsable de l'activité affinitaire et risques spéciaux, témoigne ainsi avoir parfois modifié le process d'une start-up pour la rendre plus assurable. Par exemple, en protégeant la localisation d'un internaute qui propose une prestation à son domicile. Mais cette jeunesse a aussi un inconvénient pour l'assureur. Mathieu Heslouin, lui-même entrepreneur avec la startup Voulezvousdîner SAS (plateforme spécialisée dans les repas chez l'habitant) rappelle que sur un portefeuille de dix start-ups, cinq réussissent. Mais deux le font très bien et trois affichent une croissance faible, voire pas de croissance.

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