Les risques géopolitiques au premier rang des préoccupations mondiales (World Economic Forum)
Gestion des risques cybercriminalité

La 10e édition du rapport sur les risques publié par le Forum économique mondial consacre le retour des questions géopolitiques au premier rang des préoccupations à venir, ainsi que leur interaction croissante avec les risques de nature économique.
«Un quart de siècle après la chute du mur de Berlin, les conflits entre états constituent à nouveau le risque clé aussi bien en terme de probabilité d’occurrence que d’impact», a résumé Margareta Drzeniek-Hanouz, économiste en chef au sein du Forum économique mondial (World Economic Forum, WEF), lors de la présentation de la 10e édition du rapport sur les risques globaux, ce jeudi 15 janvier, soit une semaine avant l'ouverture du Forum de Davos.
Retour du risque géopolitique
Une véritable première depuis le lancement de ce rapport annuel, qui consacre généralement les risques économiques au premier plan des préoccupations. Ces derniers n’ont pas pour autant disparu de la carte des risques : les états utilisent de plus en plus les outils économiques – des traités protectionnistes par exemple – pour créer de nouveaux pouvoirs géopolitiques, selon le rapport, d’où une interaction croissance entre les deux types de risques. Mais le contexte a changé : «Nous assistons à l’heure actuelle au retour d’une compétition stratégique entre les principaux pays, comme les Etats-Unis et la Russie, de même que le Japon et la Chine», explique Espen Barth Eide, responsable du centre des stratégies globales au sein du WEF. «Le système étatique créé à la suite de la Première Guerre mondiale au Moyen-Orient s’est effondré pour laisser place à des mouvements comme l’état islamique», poursuit l’expert.
Adaptation des infrastructures
Le rapport met également en lumière les risques consécutifs à la rapide urbanisation dans les pays en développement, et dont l’une des conséquences sera la concentration de quelque 80% de la richesse mondiale dans les villes d’ici à 2050 : «Les infrastructures, aussi bien en matière d’eau que de réseaux télécoms, devront nécessiter quelque 70 milliards de milliards de dollars d’investissements d’ici à 2050», souligne Axel Lehmann, responsable du risque chez Zurich. Pour l’expert, ces besoins mettent en évidence «l’importance de nouer des partenariats public-privé pour mieux se préparer à cette éventualité».
Risques technologiques variés
Les risques technologiques restent aussi au centre des attentions : au-delà du cyber-terrorisme, les experts pointent du doigt la biologie synthétique, dont les résultats peuvent aussi être détournés et utilisés à des fins terroristes. Parmi les autres technologies de progrès, l’intelligence artificielle a également ses revers : «47% des emplois aux Etats-Unis pourraient être supprimés au cours des prochaines décennies suite à la généralisation de l’intelligence artificielle», explique John Drzik, président de Marsh Global Risk and Specialties. «Si toutes ces technologies présentent de nombreuses potentialités, il faut aussi qu’une culture de responsabilités et un dialogue plus énergique s’imposent entre toutes les parties prenantes pour en assurer une meilleure supervision», conclut l’expert.
Retrouvez dans notre Data Center la synthèse du rapport sous forme d'infographies
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