Quels risques pour les plateformes d’assurance collaborative ?
Ce mercredi 20 avril, l’Autorité des marchés financiers du Québec a appelé à la prudence face aux plateformes de partage de risques entre particuliers. Tour d’horizon des initiatives innovantes et des risques spécifiques.
Haude-Marie Thomas

A l’image de la plateforme peercover.com, lancée en 2013 aux Etats-Unis, pour assurer des petits risques, comme la téléphonie, avec une prime calculée par un algorithme maison, les Canadiens disposent désormais de solutions d’assurance collaborative. Ainsi, au début du mois d’avril, ils découvraient Besure.com, une plateforme qui permet aux consommateurs d’assurer des biens entre eux, sans porteur de risques. La start-up met à disposition ses actuaires, pour fixer la prime applicable, puis laisse les participants gérer leur communauté en décidant seuls, par exemple, d’indemniser un sinistre. Mais l’Autorité des marchés financiers du Québec observe avec méfiance le développement d’une telle initiative. Après avoir rappelé qu’elle était « favorable au développement de nouvelles technologies financières », pour répondre aux besoins des consommateurs, l’institution a souhaité souligner les risques spécifiques de ces plateformes, encore balbutiantes et non réglementées.
« Sur la base des informations actuellement disponibles, l’Autorité est d’avis que les produits ou services ainsi offerts présentent des similarités avec des produits d’assurance, précise un communiqué. Avant de pouvoir statuer sur la conformité de ces produits ou services et des entreprises qui les proposent, l’Autorité invite les consommateurs à faire preuve de prudence. »
L’Autorité des marchés financiers souligne que les consommateurs pourraient s’exposer à des pertes potentielles « si les participants à un pool refusaient indûment d’acquitter une réclamation ou si le pool ne disposait pas de moyens financiers suffisants ». Elle ajoute qu’en cas d’insolvabilité, les pertes ne seraient pas couvertes par les régimes d’indemnisation actuellement en vigueur, « puisque ceux-ci protègent uniquement les consommateurs qui ont souscrit leur assurance auprès d’un assureur titulaire d’un permis émis par l’Autorité. »
En France : le partage des franchises
En France, aucune structure ne propose de se passer de porteur de risques. Il existe des initiatives d’achats groupés, pour peser sur les tarifs proposés, ou des partages de franchises. C’est le cas d’Inspeer.me, un site d’assurance collaborative fondé en février 2014 et incubé par Finance Innovation. Il s’agit d'une plateforme qui permet aux utilisateurs de mutualiser les franchises avec des proches, donc en plus du contrat d’assurance souscrit. Avec ce site, fondé par Louis de Broglie et Emmanuelle Mury, les utilisateurs fixent avec leurs proches un montant d’engagement réciproque et ils ne le versent qu’en cas sinistre. Cette plateforme est destinée aux franchises des contrats d’assurance dommages : automobile, moto, habitation.
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