Investissements responsables : tous les chemins mènent au vert (étude Argus/Ostrum AM)
Rares sont les assureurs à ne pas intégrer la donne environnementale et sociale à leur politique d’investissements. Mais les voies empruntées se révèlent bien différentes d’un acteur à l’autre, comme le révèle une étude réalisée par L’Argus de l’assurance et Ostrum Asset Management.

Après des années de progression à un train de sénateur, l’investissement responsable est enfin devenu un incontournable des stratégies de placement des investisseurs institutionnels en général, et des assureurs, en particulier. Neutralité carbone, sortie de secteurs polluants, lancement d’unités de compte solidaires ou ETF durable… Les annonces des assureurs se multiplient semaine après semaine. Signe que le secteur, plus exigeant sur ses ambitions de verdissement d’actifs et des moyens pour y parvenir, dépasse enfin l’effet de mode et le greenwashing.
L’étude réalisée par L’Argus de l’assurance et Ostrum Asset Management confirme cet engagement des assureurs à lutter contre le réchauffement climatique. 82 % d’entre eux passent désormais leurs investissements au tamis de l’ESG (critères environnementaux, sociétaux et de gouvernance) et plus des trois quarts vont jusqu’à se fixer un « objectif climat », comme inscrire leur portefeuille dans une trajectoire de réchauffement à + 2° C, en ligne avec les Accords de Paris.
Entre le E, le S et le G, les deux premiers prédominent dans les choix d’investissement. L’attention portée aux émissions de gaz à effet de serre est l’un des critères les plus cités par les directions générales ou des investissements (68 %), devant l’emploi des personnes handicapées (45 %). En revanche, le G de la gouvernance accuse un sérieux retard. La féminisation des conseils d’administration et la transparence des rémunérations des dirigeants sont dans le viseur respectivement d’à peine 27 % et 29 % des sondés.
Glossaire
- Best in class : approche qui favorise les entreprises affichant les meilleures notes d’un point de vue extra-financier.
- Best in universe : approche qui sélectionne des émetteurs ayant les meilleures pratiques ESG indépendamment de leur secteur d’activité.
- Best effort : approche qui sélectionne des émetteurs améliorant leurs pratiques ESG dans le temps.
- Impact investing : investissement dans des entreprises, souvent non-cotées, qui visent un impact social ou environnemental mesurable.
Réglementations
Pour justifier cette transition vers une finance durable, les directions avancent des arguments… de bon sens. Le premier relève de la réglementation. 53 % des répondants reconnaissent que l’article 173 de la loi sur la transition énergétique de 2015, imposant aux investisseurs institutionnels la publication annuelle d’un rapport ESG de leurs activités, a joué un rôle d’accélérateur. La qualité de ces reportings est même devenue le premier point d’attention des assureurs pour sélectionner leurs sociétés de gestion en matière de conseil. Le second tient à une prise de conscience des risques financiers à ne pas suivre cette voie. Persister à financer des activités polluantes pourrait se traduire par d’importantes dépréciations d’actifs qui, en fin de compte, réduiraient la capacité des assureurs à faire leur métier : couvrir des risques.
Quant aux stratégies déployées pour « investir durable », elles sont très diverses. Les directions engagent des démarches aussi variées que l’exclusion sectorielle – sortie du tabac, de l’armement… –, normative (non-respect du droit du travail ou des droits de l’Homme…) ou adoptent des approches de type « best in class », « best in universe » ou « best effort ».
L’impact investing, enfin, le nec plus ultra des méthodes actuelles, n’est identifié que par 39 % des sondés. Cette démarche devrait prendre de l’ampleur dans le cadre du plan de Relance alors que Bercy veut faire de la France la pionnière de la finance à impact. Des premiers fonds ont d’ailleurs vu le jour dans l’assurance à l’instar de la Macif, Generali et même la Mutualité Française.
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