Les « doudous numériques » sont-ils magiques ?
Dans la transition écologique, la transition énergétique est un des volets majeurs. Changer les systèmes de production de l'énergie et sa consommation fait partie des stratégies de développement durable et de lutte contre le réchauffement climatique. Y compris pour le numérique.

Réduire sa consommation d’énergie, produire moins et mieux, réduire les chaînes d’approvisionnement… Autant de sujets que l’on doit aborder dans cette course inexorable contre le réchauffement climatique.
Si nous sommes conscients des efforts à fournir pour utiliser des transports « propres » et abandonner peu à peu notre vieille titine ; si nous avons appris à éteindre la lumière en quittant une pièce, à avoir un usage raisonnable et raisonné de l’eau, qu’en est-il de notre consommation des outils numériques, notamment les smartphones ?
Le smartphone : un impact écologique fort
Certains psychanalystes, reliant le téléphone portable à l’objet transitionnel défini par Winnicot, confirment qu’il peut jouer 4 rôles : il est mon esclave ; il est mon témoin ; il est mon complice ; il est mon partenaire.
Cet objet, s’il est donc devenu indispensable pour tout un chacun, a pourtant un impact écologique souvent négligé ! Ainsi, la consommation numérique « pure » représente 10 à 12% de la consommation électrique numérique mondiale, 5% de l’énergie primaire… Et s’il ne représente « que » 4% des effets de serre aujourd’hui, c’est clairement le secteur où l’impact augmente le plus vite !
La plus grande pollution se situe notamment au niveau de la fabrication : extraction de métaux rares, fabrication à l’autre bout du monde – dans des conditions souvent nocives d’un point de vue social - transport, recyclage… Et dans la consommation ! Nous sommes ainsi en état d’ébriété dans « l’open bar du numérique », sans réaliser qu’il fait partie à la fois du problème et de la solution.
L’analyse de cette pollution numérique
La finance prend de plus en plus en compte cette pollution numérique avec une analyse Environnementale, Sociale et de Gouvernance (ESG) des entreprises sur ces enjeux.
Côté environnemental, nous analysons par exemple les objectifs quantitatifs de réduction des émissions liées au transport des matériaux, le recyclage des composants et la réduction de l'utilisation des métaux rares. Coté social, nous évaluons les sociétés sur la manière dont elles sélectionnent et contrôlent leurs fournisseurs ainsi que sur le respect des standards sociaux, en particulier lorsqu’elles sont situées dans des pays à risque. Du coté gouvernance, il est important de vérifier si les enjeux ESG liés à la pollution numérique sont bien intégrés dans les discussions au sein du Conseil d’administration et si les performances de la société sur ces enjeux sont intégrées dans la rémunération variable des dirigeants.
Enfin, les sociétés du numérique peuvent être impliquées dans des épisodes à risque et ils peuvent dans ce cas être exclus des fonds responsables. Cela a été le cas par exemple suite à l’enquête pour "obsolescence programmée » des smartphones, qui a concerné plusieurs sociétés comme Apple et Samsung.
Enfin, chaque investisseur responsable peut dialoguer pour influencer les entreprises.
Comme toujours, nous pouvons agir en tant que citoyen, en tant qu’entreprise, et au niveau des Etats. Et la finance reste un contributeur clé pour influencer demain.
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Contenu proposé par Ecofi
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